You and me will be alright, i just wanna be your desire. // @Charlie Byers

Bouffée d'air glacial qui s'engouffre dans son col, remettant en place son écharpe tout en pénétrant le hall d'entrée. Heureusement qu'il habite pas loin, Charlie. Gamine qui pourtant, préfère largement un temps hivernal, le soleil étant son pire ennemi. Mais oui, il y a hiver et hiver. Une douce neige sous un temps sec et peu venteux, était largement plus appréciable. La pluie ne la dérangeait pas plus que ça, sinon elle se serait barrée de cette région depuis des lustres.
Gamine qui sonne alors rapidement à l'étage en question, avant donc de lentement ouvrir la porte, s'annonçant d'un petit "coucou". Elle ne sait pas trop ce qui se passera vraiment ce soir, si c'était une soirée avec les autres colocataires ou simplement une soirée en amoureux. Elle avait bien besoin de prendre une pause, la gamine. Epuisée par son rythme de vie à cent à l'heure, entre ses études qui lui prenaient un temps fou, le job à la station-service qui lui permettait de ne pas vivre sous les ponts et sa relation, voir ses amis, devenait presque compliqué à force. Mais la blonde avait beaucoup de mal à dormir, d'ordinaire. Des insomnies qui lui permettait de vivre comme ça, même si les cernes violines qui avaient parfois du mal à être dissimulé sous son anticerne, la marquait au fer vif.

Qu'importe. Elle avait bien le temps de dormir dans son cercueil, comme elle aimait si bien le dire.
"Charlie, t'es là ?" Qu'elle demande en pénétrant dans le hall, posant son manteau sur un crochet prévu à cet effet. Elle tombe finalement sur cette brune, que lui avait parlé Charlie. Maia. Elle la salue brièvement d'un petit sourire, bien qu'elle ai un peu de mal à comprendre comment une fille seule parmi tant de garçons était...normal. Mais soit. Elle avait pas de jugement à faire sur elle, pas vraiment.
Si elle savait...
Le gamin qui débarque enfin, qui sortait sans doute de sa chambre. Un petit sourire qui se dessine, venant glisser un baiser sur ses lippes chaudes, contrairement aux siennes :
"Y'a les autres aussi ? J'ai pris de quoi faire à manger, j'me suis dis que ça changerait des pizza et compagnie." Elle montre le sachet qu'elle avait sous le bras, de quoi faire un plat pour tous, même si elle préférait sans doute passer la soirée avec Charlie. Elle sait, que c'est bientôt la date buttoir, que c'est bientôt que la mort de son frère allait refaire encore plus surface que n'importe quel jour. Alors oui, la Hemingway était là, ne voulait pas qu'il soit "seul" pour gérer ça. Elle prenait à cœur son rôle de petite-amie, de copine qui était là pour son copain. Trop, peut-être.
"C'est elle, la fameuse Maia ?" Qu'elle demande finalement, n'ayant jamais eu la "chance" de la croiser, tout en déballant le sac sur la table du salon, posant un court instant son regard sur le brun.
"J'espère que si y'a soirée, ce soir, que vous avez penser à me prendre de la vodka, tu sais bien que c'est difficile une soirée sans vodka pour moi." Elle pouffe légèrement, balançant ses cheveux en arrière pour les attacher histoire de pas en mettre dans la bouffe.
   

You and me will be alright, i just wanna be your desire. // @Lou Hemingway

Il se recoiffait une énième fois. Un soupir traversait ses lèvres, comme pour se donner un élan de courage. Lou faisait partie de sa vie depuis plusieurs mois désormais, mais il ne pouvait s’empêcher d’avoir cette boule au creux de son ventre quand elle venait le voir. Il ne savait pas vraiment si c’était sa timidité écrasante ou si c’était le peu de confiance qu’il accordait à ses colocataires et leurs remarques douteuses. Tournant plusieurs fois sur lui-même, son regard survolant sa chambre, il affichait finalement un air satisfait. Un sursaut traversait son corps lorsque la sonnerie de l’appartement retentissait. Trébuchant sur le chemin, il ouvrait la porte de sa chambre avec difficulté. Incontrôlable, un sourire étirait ses lèvres en voyant la silhouette de Louise dans l’entrée. Puis, il se rendait compte que c’était Maia qui venait de lui ouvrir la porte et son visage changeait quelque peu d’expression. La vision des deux femmes, face à face, le mettait mal à l’aise. Maia en était certainement responsable. Il avait compris que sa colocataire ne portait pas la blonde dans son cœur et elle ne se cachait pas pour le faire comprendre à tous dans l’appartement. Un vent de soulagement le traversait quand Maia décidait de tourner les talons vers la cuisine, l’air indifférent. Ses lèvres glissaient rapidement sur les siennes. « Salut » soufflait-il en passant sa main dans son dos pour la guider vers le salon. Pendant qu’elle vidait son sac sur la table du salon, Charlie guettait l’entrée de la pièce, surveillant une quelconque intrusion. Puis son regard se reposait sur la jeune femme. Il avait beau retourner les choses dans tous les sens, il ne voyait vraiment pas ce qu’elle lui trouvait. Des milliers de fois, il s’était demandé ce qu’elle faisait avec lui, alors que lui, lui devait tellement. Les crises d’angoisse paraissaient beaucoup moins effrayantes en sa présence. Elle avait toujours réussi ce que tous les autres ne parvenaient pas à faire ; le calmer. Elle avait toujours su trouver les mots justes pour le ramener, sans accroc, avec une délicatesse juste et posée. La question de la blonde le tirait de ses rêveries. « Gray travaille ce soir, je crois. Les autres, je sais pas. » lâchait-il en haussant les épaules avant de l’aider à vider son sac. « T’as eu une super idée. Merci. » Sa main pressait légèrement la sienne, un sourire bloqué au coin de ses lèvres. L’impression parfois désarmante qu’elle puisse lire dans ses pensées. Dans deux mois, cela ferait un an que Tim avait disparu et une soirée comme celle qui se dessinait était tout ce dont il avait besoin. Puis, le prénom qui lui arrachait des frissons passait les lèvres de Lou. Les sourcils haussés et l’air légèrement paniqué, il s’empressait de répondre, prenant soin de vérifier que la concernée n’avait rien entendu. « Quoi ? Elle ? » commençait-il en pointant derrière lui du doigt. « Oh. Ouais - ouais, c’est elle. Juste - ma coloc, elle a rien de fameux, tu sais. » bafouillait-il. Mensonge qui écorche le myocarde, une vérité qu'il aimerait différente. Il tairait qu'il prie silencieusement pour la croiser quand il sort de sa chambre ou qu'il l'observe et note le moindre faux pas, juste pour avoir cette excuse, pour lui adresser la parole. Juste pour attirer son regard, le temps d'un souffle. Il toussotait avant de se gratter l’arrière du crâne, comme pour chasser la honte qui rampait sous sa peau. « D’ailleurs, si elle te regarde mal, c’est pas contre toi. Elle regarde tout le monde comme ça. » soufflait-il en voyant Maia sortir de la cuisine pour se diriger vers sa chambre. Un poids se levait de sa poitrine et le rire que lui arrachait Lou sonnait honnête. « Y a de la vodka dans ce placard, si tu veux. On cuisine et on se matte un film dans ma chambre ? » Il pointait du doigt l’endroit en question et se rendait compte que Lou pouvait mal interpréter ses paroles. Ce n’était pas l’idée de faire une soirée avec elle et ses colocataires qui le dérangeait, mais le cœur n’y était pas ce soir, et s’enfermer dans sa chambre avec la douce paraissait une bien meilleure option. Loin des blagues douteuses, des reproches et des moqueries, le temps d’une soirée. Il attrapait tout ce qu’il pouvait dans ses bras et commençait à marcher en direction de la cuisine. « Ta journée s'est bien passée, sinon ? » demandait-il, en jetant des coups d’œil dans le couloir, l’air ailleurs.

You and me will be alright, i just wanna be your desire. // @Charlie Byers

Sourire loin d'être rendue par la métisse, lui faisant éteindre directement le sien. Un sourcil qui s'arque, alors que son regard la suit donc, se demandant bien qu'elle était son problème, à celle là. Mais bon, elle s'en fiche un peu, loin d'imaginer une seule seconde ce qui pouvait se tramer dans son dos, dans l'esprit de son Charlie. Mais Lou est pas du genre à chercher la bagarre, toujours médiatrice de tous et pour elle-même. Presque un soulagement quand elle voit le brun débarquer. Sourire qui renait de ses cendres, avant donc de répondre au jeune homme, oubliant cette petite seconde de malaise qu'elle avait eu, juste avant :
"Ah je vois, bon bah pas grave, j'ai apporter de la bière, au pire ça sera pour nous alors." Qu'elle ajoute en commençant donc à vider le sac, sortant les bières avant de les tendre au gamin pour qu'il aille les mettre au frais.
"Je sais, je sais. On me le dis souvent." Minaude-elle alors, d'un petit air faussement cynique, pouffant par la même occasion.
"Ouais, ça change des plats tout prêt et de commander, pis j'ai une bonne recette de poulet à la crème que j'avais de ma grand-mère, donc tant qu'à faire. Autant me la péter un peu." Elle aime bien se moquer d'elle-même, rire des autres sans pour autant être mauvaise. Jamais. Elle n'avait jamais un comportement déplacé, jamais un mot plus haut que l'autre. Bien au contraire. Son silence, des mots bien placés suffisaient largement pour faire taire. Elle avait pas besoin de plus. Le conflit, elle faisait tout pour l'éviter.

La blonde pouffe quand il lui dit qu'elle n'est juste que sa coloc. Cela semblait quand même le mettre mal à l'aise, point qu'elle gardait dans un coin de sa tête, car elle comprend pas bien pourquoi. Peut-être car il l'aime beaucoup et que cela l'embête qu'elle soit un peu froide avec elle ? Ou autre chose, mais ça...Elle est encore loin de savoir.
"C'est déjà pas mal, elle a déjà le courage de te supporter...ou inversement". Elle se mord la lèvre d'un air farceur, avant de lever les yeux sur le passage de la brune, qui ne perd d'ailleurs pas une occasion pour lâcher une petite pique au gamin, qu'elle n'entend pas vraiment. Mais à voir le sourire gêné et tout intimidé de Charlie, elle comprend que oui : leur relation est bonne, plus que ce qu'il semblait le dire de base.
"Je m'en fiche, t'inquiète." Elle ne peut pas plaire à tout le monde, qu'elle se dit. Même si clairement, elle trouverait bête de la part de la brune, de la juger sans la connaître. Qu'importe.
"Oh, bah si y'a pas de soirée, je vais peut-être pas boire hein. Je vais passer pour une alcoolique on évite." La gamine qui sort les derniers articles, avant donc de prendre le poulet et les ingrédients nécessaire, pour faire son plat tout en écoutant quand même son petit copain parler. Elle s'humecte les lèvres, tout en finissant de coiffer sa longue crinière, cherchant des ustensiles, avant de poser son regard sur lui :
"Cela me va." Répond-elle, n'ayant finalement pas à se coltiner mademoiselle qui semblait pas bien ravie de sa présence. Cela la fait cogiter, car c'est rare qu'on l'aime pas, Lou.
"Oh bah, cours, mais j'ai eu de la chance, mon prof d'anatomie était pas là. Donc j'ai pu aller au club de musique, faire un peu de violon. Cela faisait un moment déjà." Le coeur qui se serre, car oui : la dernière fois, c'était dans ce bar à jazz, quand elle était tombé sur le charme de ce...type. Elle préfère éviter d'y penser, sujet sensible.
"Pis sinon, j'ai revue un de mes frères, qui passait par là. Et rien de spéciale. Et toi alors ? Tu vas comment ?" Qu'elle demande, levant ses pupilles sur le visage du brun, sachant parfaitement que la réponse allait être assez simple.
Comment pouvait-il aller bien, en cette période anniversaire qui aurait été meilleure si cela avait été un anniversaire heureux. Compliqué, oui.
"Si tu veux y aller, je t'accompagne, tu le sais." Elle parle bien sur, sur sa tombe, ou quelconque endroit où lui et sa famille, voudrait être pour lui rendre "hommage".
Elle était là, Lou. Toujours.
   

You and me will be alright, i just wanna be your desire. // @Lou Hemingway

Maia était l’antithèse de Lou. Elles n’avaient rien en commun. Éloignée l’une de l’autre autant physiquement que dans leur façon d’être, de parler. Ce n’était pas comme s’il avait un genre de femmes, le garçon. Ses relations amoureuses se comptaient sur les doigts d’une seule main. Maia était peut-être celle qu’il voulait, mais Lou apparaissait comme celle qu’il lui fallait. Son cœur hurlait le nom de la brune, il pourrait sauter d’un pont en échange d’une légère considération, alors que son esprit semblait s’apaiser qu’en présence de la douce, tout semblait plus calme à ses côtés. Du calme, il en avait besoin, Charlie. Après le décès de Tim, tout avait été si bruyant. Les voix ne cessaient de tourner dans sa tête, les pleurs semblaient infinis. Sa rencontre avec Lou avait été une pause au milieu de ce bordel immense qu’était le deuil. Le regard recentré sur sa petite-amie, il s’emparait des bières qu’ils déposaient dans le frigo sous les ordres silencieux de celle-ci. « Y en aura plus pour nous, comme ça. Tu sais comment sont les mecs. » lâchait-il en fermant le frigo, faisant référence à ses colocataires, prenant soin de ne pas mentionner la dernière arrivée. L’hésitation s’emparait de lui un instant avant qu’il ne se décide à déposer un baiser sur sa joue. Il était vrai qu’elle avait toujours de bonnes idées, Lou. Un véritable don qui lui permettait de trouver des solutions à toutes les situations, même les plus embarrassantes. Charlie avait pris cette vilaine habitude de décrocher son téléphone pour l’appeler aux moindres soucis. Son esprit parvenait toujours à se frayer un chemin au milieu des contraintes, chose que le gamin admirait. Lui se contentait souvent -toujours- de paniquer et prier pour que tout se passe bien. Il l’écoutait lui expliquer ce qu’elle avait prévu pour le repas et hochait la tête, l’air intéressé. « Montre-moi tes talents de cuisinière alors. Je peux t’aider pour quelque chose ? » demandait-il en bougeant certains ingrédients qui trainaient, ne sachant pas quoi faire de ses mains.

Charlie ne pouvait s’empêcher de pouffer lorsque Lou lui disait qu’au moins, Maia avait le courage de le supporter, ou inversement. Il était persuadé que c’était les deux. Ses autres colocataires roulaient des yeux désormais quand ils se croisaient dans les couloirs ou quand ils s’engueulaient dans le salon pour une broutille. Ils se supportaient, c’était les mots exacts. « Ce n’est pas simple tous les jours, crois-moi » soufflait-il, un air idiot sur le visage. Ça lui écorcherait les lèvres de l’avouer, mais il s’était habitué à sa présence et son sale caractère. Il hochait la tête lorsqu’elle disait ne pas porter d’attention aux regards que Maia avait pu lui lancer. Ses sourcils se fronçaient rapidement lorsqu’elle mentionnait l’alcool. « On s’en fout, non ? » Charlie aussi comptait boire ce soir. Pendant un moment, il avait évité ce genre de boissons qui étaient devenues une sorte de refuge, une thérapie pour le brun. Mais cela n’arrangeait rien au final, ça exacerbait même ses angoisses. Puis elle s’attachait les cheveux et il se disait qu’elle était belle, Lou. Il la regardait pendant quelques secondes, organiser son plan de travail avant de lui demander comment s’était passée sa journée. « Oh cool. Ça t’a fait du bien de jouer ? » demandait-il en ouvrant un emballage. Il savait à quel point l’instrument était important pour elle. Il hochait la tête en écoutant le reste de son récit. « Pas grand-chose. Les cours, j’ai bossé quelques heures au ciné cet après-midi. Puis, je suis passé voir Rosie au karaoké vu que c’est sur le chemin. » Il attrapait un torchon plus loin qu’il déposait sur l’épaule de Lou. L’esprit concentré sur la cuisine, il ne s’était pas attendu à cette remarque. Il avait déjà parlé de Tim avec elle, à de nombreuses occasions, mais cela ne rendait pas la chose plus simple. Le cœur serré, il hochait lentement la tête, gardant le silence pendant un moment. « Je sais. Merci. » Il arrêtait ce qu’il faisait avant de reprendre la parole. « Rosie va... le voir, mais tu sais, moi, je n’y vais pas. Je n’y arrive pas encore. » Dans deux mois, ça ferait un an et nombreuses étaient les personnes qui lui avaient dit qu’avec le temps, ça irait mieux. Pourtant, la douleur dans sa poitrine était toujours aussi vive. Il sentait les larmes montaient et décider de se tourner vers l’évier, prétendant laver quelque chose, le temps de se reprendre. Pour l’instant, il n’y pensait pas. Revenant à ses côtés, il lui adressait un sourire léger, légèrement forcé. « Bon, on s’occupe de ce poulet ? » demandait-il, décidé à ne pas gâcher sa soirée avec les pensées qui lui gâchent la vie depuis presque un an.

You and me will be alright, i just wanna be your desire. // @Charlie Byers

Oui, dans le fond, ils étaient bien ensemble, ils étaient beaux et se sentaient bien. Elle avait trouvé en lui ce besoin de guider, d'aider qui lui collait tant à la peau. Besoin de sauver cette âme en peine, qu'elle avait vue ce jour-là, recroquevillé sur lui-même en pleine crise d'angoisse. Elle aurait put passer son chemin, Lou. Elle l'aurait sans doute fait, dans 80% des cas. Mais cela ne se contrôle pas, ne se décide pas pourquoi lui plus qu'un autre. Elle souffrait, ce jour-là. Elle souffrait d'avoir été bernée par ce type, alors oui : cela avait été un appel à l'aide, à double-sens. Ils s'aimaient peut-être pas de la meilleure des façon, n'usaient pas de cette situation pour être mieux que ce qu'ils étaient de base mais qu'importe. La gamine se complaisait bien dans cette relation simple, sans prise de tête. Rare étaient les fois où le ton montait. C'était même quasiment jamais arrivé ou sauf lors d'une crise de larmes du brun ou pour une broutille ou deux. Rien de méchant. Il avait le feu dans le coeur, mais était avec la glace, le doux élémentaire de l'eau qu'elle était. Lisse, parfois quelques vagues, mais qui n'avait que rarement explosé en un tsunami infernal et inarrêtable. Pas encore.

C'est vrai: Charlie était trop accroché à elle, les copines de Lou lui disait que c'était pas toujours une bonne chose. Qu'il devait aussi savoir gérer seul, qu'il devait s'en sortir sans elle. Trop materné, parfois. C'était pas bon pour la continuité, la blonde le savait et essayait petit à petit sans pour autant casser net le cordon, pour pas qu'il se retrouve comme il était : il y a un an de cela. Il avait perdu un être cher, le gosse. Son sang, son lien familial important qu'était son frère. Elle ne pouvait pas lui mettre en pleine face tout ça. Pas possible. Elle en était incapable. Mais elle taisait souvent son mal-être pour ne pas prendre la place, pas l'inquiété plus qu'il n'était nerveux déjà. Pas un problème de plus. Lou ne se plaint pas, déjà de base. Alors oui : Charlie ne pouvait pas la dénigrer comme étant une femme qui se plaint.
Baiser qui est appréciable, la blonde qui le regarde du coin de l'oeil, avec tendresse.
"Ah ça. Mais bon, généralise pas : les filles aussi. T'imagines même pas combien de packs je vends à des nanas en pleine nuit parfois." Elle roule des yeux, en évitant soigneusement de songer à ces pouffes qui étaient ivres et l'emmerdaient plus qu'autre chose lors de ses soirées de boulot à la station.
"Hmm, tu peux commencer à couper des champignons et les éplucher. Je m'occupe des oignons et du poulet." Elle prend une planche à découper pour lui mettre devant le nez, avant donc de reprendre sa découpe de son côté. Elle roule légèrement des yeux, se doutant que la brune qui venait de passer, n'avait pas un caractère facile. Lou savait pas trop pourquoi, mais elle l'avait remarqué presque instantanément. Cette fille, elle devait avoir un gros caractère, explosif. Pas son genre, mais bon. Elle la connaissait pas, encore une fois. Donc elle ne la jugerait pas, si elle ne la jugeait pas en retour. Une fois le chignon en place, elle répond donc :
"Ouais, c'était sympa. J'aime bien cette petite troupe de musique que j'ai dégoté à la fac, ils sont cool." Avoue-elle en restant fixe sur son objectif. Elle aime le violon, beaucoup. Elle aurait put aller tellement plus loin si ce type ne l'avait pas...presque violer sur place pour qu'elle entre dans l'école de ses rêves. Elle aurait accepté ses avances, oui. Elle serait sans doute violoniste aujourd'hui. Mais non.Pas de ça. Hors de question.
"J'vais peut-être aller rejouer dans ce bar musical, que je t'avais déjà parlé. Où j'allais avec les copains à mon arrivé ici." Elle sent son cœur se nouer quand elle pense à cet endroit, mais il faut qu'elle passe outre. Qu'elle oublie ce crétin de gars. Définitivement.
"Tu viendras ? " Qu'elle demande en levant ses billes claires sur le visage doux du brun.
"Ah top. Elle va comment d'ailleurs ? Je l'avais croisé y'a quelques jours au market du coin." Qu'elle ajoute avant de le laisser finir sur un sujet plus...important. Petite moue qui se dessine, mais qu'elle efface rapidement. Elle doit pas montrer de la peine, de la compassion. Finit, il avance, Rosie aussi. Pas besoin d'enfoncer le couteau dans la plaie. Encore et toujours.
"Oui, fait comme tu le sens, te forces pas et que personne n'essaie, ça servirait à rien." Elle sait que c'est pas une bonne idée.
"Je soumet juste l'idée, même si c'est pas demain, mais dans deux ou trois ans. J'taccompagnerais si tu as besoin, même si imaginons je sois partie ou j'sais pas quoi pour l'internat." Elle pouffe à nouveau avant de dire :
"Et bah regarde ? C'est fait perso ! " Elle lui montre le poulet découpé ainsi que les oignons qui étaient en train de dorer dans une cocotte.
"Comme quoi, vous savez jamais faire deux choses en même temps, les mecs." Elle ricane avant de venir derrière lui, glissant ses mains autour de son ventre et lui glisser un baiser dans son cou.
"Bon, j'nous sert un verre ? Tu veux une bière ?"