(clay) Nous étions formidables

Nous étions formidables

Il était un peu plus de seize heures quand tu avais fait retentir la clochette du diner pour annoncer ton arrivée. Ce soir, tu étais de fermeture et comme chaque soir en semaine, tu savais déjà que tout allait être calme. Les étudiants sont en pleine période d'examens et les familles sont dans une routine que tu connais trop bien. Que tu as connu. Aujourd'hui, tout est différent, tu dois travailler pour toi, pour ton fils et même si ce travail n'est pas le pire, tu préférerais passer la soirée avec lui plutôt que de la savoir avec Mike. Surtout depuis votre séparation, depuis qu'il a compris une partie de la vérité. Tu as le sentiment d'avoir une épée Damocles en dessus de la tête et tu n'aimes pas cela. Mais ce n'est pas le moment d'y penser. Tu dois laisser la vie privée devant la porte du diner et sourire aux clients qui ignore tout de tes tourments. Ta queue de cheval et ton tablier parfaitement noué, tu attrapes un carnet pour y noter les commandes. Entre deux portes, ton responsable t'annonces qu'un nouveau va rejoindre l'équipe et que c'est à toi de le former. Tu n'es pas contre l'idée de voir l'équipe se renouveler un peu et puis, tu entends la clochette et tu souhaites la bienvenue à celui qui vient de franchir la porte. Enfin, c'était ce que tu voulais faire mais ton visage se fige au milieu de ta phrase, provoquant un silence de quelques secondes. Quelques secondes où ton sourire disparait avant de revenir. Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Dans ton diner ? Dans ta ville ?

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Recommencer ? Ou simplement commencer une nouvelle page de ce livre, qu'est ton histoire. Tu n'as envie de ni l'un, ni de l'autre. Tu aimerais te réveiller et te rendre compte que tout cela est un rêve, une fumisterie. Tu aimerais réaliser que tu n'as pas eu besoin de tout abandonner pour redevenir l'homme que tu étais, cet homme que tu as toujours détesté. Mais ton réveil sonne, te ramenant à la réalité, quand tu sors de chez toi, tu jêtes un dernier oeil sur elle, ta petite amie. C'est certainement comme cela qu'elle aimerait que tu l'appelles. Tu lui lances un regard chaleureux, tu n'es pas qu'un gros con, tu regardes ce ventre qui ne cesse de grossir de jour en jour et tu sais pourquoi tu es là. Il faut assumer tes responsabilités, il faut que tu deviennes enfin un homme, il était bien trop facile de se cacher quand tu portais véritablement une armure de combat. Tu ne pensais pas te souvenir aussi bien du chemin à empreinter pour aller chez Henry's, mais tu aurais pu y aller les yeux fermés. Tu en as passé du bons temps. Tu pousses la porte et la sonnette te fait sourire. Mais les muscles de ton visage ce crispe quand tu te rends compte que la personne qui va te former n'est pas n'importe qui. C'est elle! L'amour de ta vie, tu déglutis, tu es mal à l'aise, mais comme toujours tu fais bonne figure. Va t-elle te reconnaitre ? Entre les cicatrices de la guerre et les cernes causés par les envies nocturnes de colocatrice, tu n'es plus vraiment le même. "Salut, c'est toi qui vas me former ?" Tu ne vas pas te présenter, mais clairement, tu n'es pas prêt à affronter ce regard, encore moins le sien.

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« Clay.» Tu ne croises pas qu'un regard, tu croises tes souvenirs. Tu vous rejoins adolescents, lui avec sa bande de sportifs sur la banquette au fond à gauche, toi à l'opposé avec quelques autres marginaux ou bien souvent seule. Tu vous revois aussi, gamins, assis sur le comptoir et riant innocemment. Si tu aimes tant ce lieu, ce n'est pas par hasard, c'est aussi parce qu'il te rappelles lui. Mais cela tu ne l'admettra jamais. Et croiser son regard provoque chez toi l'effet d'une vague d'eau froide en plein visage. Tu ignorais qu'il était de retour en ville, tu ignorais qu'il y remettrait les pieds un jour. La surprise est là mais elle n'est pas seule et même si tu as envie de fuir dans les arrières pour prendre une bouffée d'oxygène et de tabac, tu ne peux pas. Ce comportement serait étrange, suspect et ton but est de lui paraitre normal. Enfin aussi normal que tu sais l'être. Rangeant ton calepin dans la poche de ton tablier et frottant tes mains comme tu le fais toujours quand tu es stressé, tu t'approches de lui. « Tu vas bosser ici ? » Sa phrase voulait dire que oui, mais tu préférais l'entendre une seconde fois, cela te laisserais le temps de remettre des esprits en place. « Je suis désolé... Pour ma réaction. Henry ne m'a pas dit que c'était toi. » Tu lances un regard au vieil homme amusé, fier de son jeu, te prouvant qu'une fois de plus il en sait plus qu'il ne le dit. « Je ne savais pas que tu étais en ville. »

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Ce restaurant rapide, représente beaucoup pour toi. C'est des souvenirs de l'enfant paumé, qui ne pouvait pas se payer un burger ou cet adolescent entouré de pote qui fafaronné pour un gilet sportif. Tu tournes le regard vers le jukebox, il n'a pas bougé. Même pas d'un centimètre et ça te fait du bien. Tu as beau jouer les durs à cuir, tu n'aimes pas tellement le changement. Surtout celui qui te semble revenir en arrière, comme ton regard dans cette ville. Cet endroit que tu as longtemps évité, cet endroit dont tu aurais presque honte, désormais. "Il paraît." Tu n'as pas mieux à dire et Maeve commence à s'excuse, mais tu ne comprends pas pourquoi. "Tu n'as pas à t'excuser, hier encore je portais l'uniforme de l'armée et me voilà ... dans un ... autre uniforme." Tu tiens à rester poli, tu tiens à garder ta place, il faut bien payer les factures. Il faut bien que tu subviennes au besoin de ton futur enfant. "C'est tout récent et puis je n'étais pas certain que tu sois encore là." En vérité, tu avais espéré qu'elle est pu quitter cette ville. Tu aurais souhaité qu'elle est une vie bien meilleure que celle qu'elle avait quand tu es partie. "Mais ça fait plaisir de te revoir surtout dans ce contexte." Ce restaurant qui a vu grandir votre amour, votre premier baiser. Ce restaurant qui a une tel place dans votre coeur. Tu n'as pas besoin de voir Henry pour comprendre que c'est son idée. Le vieil homme bien trop romantique pour son temps, qui souhaitait certainement nous remettre face à votre passé. C'est réussi. Tu redeviens cette adolescent perreu quand elle est près de toi. "Alors, on se met au boulot ?" La tension devient de plus en plus grande et tu refuses de la laisser t'emporté.

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Est-ce que tu t'excuses pour ta réaction aujourd'hui ? Ou pour celle que tu as eu dans le passé ? Pour ce fils qui ne sait rien de lui et dont il ne sait rien, ton noir secret mais aussi le plus beau. Tu voulais le meilleur pour lui et tu sais que Clay peut comprendre ce choix, en partie. Tout comme toi, il a manqué de toi, tout comme toi, il a souffert de tout cela plus que n'importe quel gamin n'accepte de l'avouer mais il restait son père et tu restais une menteuse, peu importe la raison. « Les filles comme moi ne partent jamais bien loin. » Tu haussais les épaules, c'était une triste vérité. Pourtant, Dieu sait que tu aimerais prendre la fuite. Tout quitter pour recommencer ta vie ailleurs mais c'est impossible. Tu n'en a pas les moyens, tu n'as même pas toujours de quoi offrir une vie confortable à ton fils. « Bonne idée ! » Excellente même, puisque parler du travail, vous évitera de parler de vous. « Il n'y a pas grand chose à savoir, en réalité, la carte est toujours la même, les prix ont juste un peu augmenté. Les clients sont aussi les même pour la plupart. » Autrement dit, prépares-toi aux questions sur ton absence, aux questions sur ton retour, même aux questions que tu veux pas entendre, parce que rien ne semble tabou ici. Le client est roi et il le sait comme vous le saviez à l'époque.

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Tu n'es pas le genre fleure bleue, Clay. Tu pourrais penser que tu espéré mieux pour Maeve est d'un côté c'est le cas. Tu sais que les filles dans son genre peuvent faire tellement plus. S'il y a bien une chose que tu as appris dans l'armée, c'est que chaque personne compte. Mais une part de toi, sait, comprend, que si elle est encore là, c'est aussi par choix. Après tout, notre vie est toujours faite de choix que ça soit positif ou non. Tu avais changé de terrain, tu t'était engagé tout seul sur un terrain trop glissant, trop gênant. Elle n'a pas besoin de te faire le tour de la propriété, tu connais. Les menues, tu les connais par coeur et ainsi de suite. Il ne faut pas oublier qu'Henry's c'était chez toi, c'était ton repère. "Autrement dit faut que je me prépare à répondre à un tas de questions sur mon passé et mon retour. À moins d'utiliser la fuite ou l'excuse que j'ai peur de perdre mon boulot." La fuite c'est ce que tu connais, Clay. C'est ce que tu as déjà fait a de nombreuse reprise. Soudain le jukebox se met à passer votre chanson. Tu aperçois le petit sourire d'Henry et tu comprends. Tu tends ta main à Maeve pour l'invité à danser. Cette chanson représente tellement pour toi, pour vous, pour ton histoire. Un premier baiser durant que la chanson se terminer, vous étiez comme dans un clip vidéo. Elle accepte ta demande et prends ta main en retour. Tu essaies de garder tes distances, mais vite, tes mains reprenne leurs places initial. Tu as une main sur une hanche et l'autre dans la sienne. Vos doigts sont entremêlés et tu la vois sourire timidement, ce sourire qui t'a toujours fait craquer. Tu voudrais lui dire qu'elle t'a manqué, mais tu as bien trop d'égo pour cela.

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« Ses gars sont assis devant ce comptoir depuis plus de dix ans alors je doute que la fuite fonctionne. » Vous vivez dans une petite ville, rempli de curieux qui veulent tout savoir et la moindre information fera le tour de la ville. Tu le sais trop bien, bon nombre de rumeurs sont passés par ce diner. Et puis, tu avais bien essayé de fuir quand tu t'étais séparé de ton mari, tu avais tenté d'éviter les questions et finalement, tu n'avais pas eu d'autre choix que de répondre. Un mensonge, mais une réponse, c'est tout ce qu'il veuille. Le jukebox te sors de tes pensées avec cette chanson que plus personne n'écoute. Tu vois la main du jeune homme puis Henry derrière, fier de son coup. Tu prends sa main et comme la première fois, vous êtes timide durant quelques instants avant que ses mains n'osent trouver le chemin. Tu es gêné et tu trouves cela étrange, tu n'oses pas croisé son regard, tu n'oses pas dire un mot. Les notes défilent et tu es comme dans une bulle, une parenthèse du passé bien vite rattrapé par le futur. La musique se termine et Henry t'indique que le téléphone a sonné pour toi. Sans un regard timide, tu t'échappes. Un problème à l'école, encore. Tu promets à la maitresse de passer la voir rapidement même si tu sais déjà ce qu'elle va te dire. Même si elle est à des années lumières de la vérité. Tu finis par raccrocher et Henry te questionnes en énonçant juste un prénom. Celui de ton fils. Tu confirmes en lui disant que cela va attendre plus tard.

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C'est justement pour cela que tu as toujours eu envie de fuir cette ville. Tu détestes quand les gens veulent tous savoir de ta vie. Tu n'aimes t'occuper des affaires des autres, mais encore moins qu'on s'occupe des tiennes. Tu n'as pas envie d'expliquer à ces types pourquoi tu es de retour ? Qu'est-ce qui a merdé ? Et surtout pourquoi ici ? Mais il va falloir que tu restes professionnel, car il faut que tu gardes ce poste. Vue tes qualifications, tu n'auras pas vraiment d'autres opportunités. "Je trouverais bien une excuse comme je l'ai toujours fait." Elle le sait mieux que jamais. Quand tu t'es retrouvé populaire, que tu l'as laissé, tu avais toujours des excuses pour la retrouver en cachette. Car, tu l'aimais Clay, mais impossible pour toi de perdre ceux que tu appelais tes amis à l'époque. Quand votre danse se termine, tu aimerais recommencer, la chaleur de son corps te manque déjà. Mais Henry lui dit que le téléphone à sonner et que c'est l'école de .. de son fils. Il te faut l'entendre deux fois pour réaliser. Un vent glacial parcours ton dos et tu réalises qu'elle a refait sa vie, qu'elle est maman, mais surtout tu te rappels que tu vas être père à ton tour. "Ton fils ? Est bien félicitation!" Tu n'aurais jamais imaginé que la femme que tu as tans aimé puisse avoir un enfant, mais surtout un homme dans sa vie. "Je m'excuse, je n'aurais pas du t'invité à danser. Ton petit ami ou mari ne risquerait pas de bien le prendre. Je garderais mes distances pour la suite." Tu ne veux pas avoir d'ennuie, tu veux rester à ta place. Déjà que tu n'es pas, des plus heureux d'être revenue sur ce sol ce n'est pour t'enfuir dans une montagne de problèmes.

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« On a toujours eu un talent pour cela. » Tu l'avais dit à demi-mot mais tu savais qu'il avait compris, parce que vous veniez du même monde. Parce que jouer avec ce genre de stratagène était un moyen de défense mais il est bien loin de savoir que lui aussi, tu l'as berné. Quand le test s'est avéré positif, quand il a fallu penser à l'avenir. Quand tu lui as laissé croire que ton coeur avait pu appartenir à un autre. La musique démarre et il t'invite à danser. Durant deux minutes, tu as le sentiment d'être de nouveau l'adolescente que tu étais, d'être sous sa coupe tout en lui faisant croire que tu étais une rebelle indépendante et lui, l'ado populaire inaccessible. Vous saviez lire l'un dans l'autre à l'époque. Mais le téléphone t'appelle et quand Henry te dis que c'est pour ton fils, la réalité te rattrapes. « Oui, Liam, il a le don de sa mère pour s'attirer des ennuis. » Et de son père mais comme officiellement, c'est un gars bien, la comparaison n'est pas possible. On notera aussi que tu ne donnes pas son âge, oublie volontaire. Clay n'était pas une bosse des maths, il n'est pas stupide et si tu annonces un fils de dix ans, le doute va naitre dans son esprit.« Ne t'en fais pas pour cela, Mike et moi sommes séparés. » Oui, ce Mike que tu avais prétendu aimer assez pour mettre fin à votre histoire. Ce Mike qui n'était et n'a toujours été qu'un gentil homme avec un portefeuille bien rempli. Tu aimerais dire que l'a aimé mais malgré toute l'affection que tu as pu avoir pour lui, quand on a croisé l'amour, le vrai, le reste semble si fade.

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Tu te sens honteux comment as-tu pu croire pendant un instant qu'elle n'avait pas d'homme dans sa vie. Comment pendant un instant, tu as pu croire qu'elle t'avait attendus ? Surtout que tu ne l'avais même pas fait toi-même. Tu ne laisses rien transparaitre et pourtant quand tu apprends quelle est maman cela te brise le coeur. "De nos jours, ils ont plus de facilité entre les portables et les réseaux sociaux." Tu te souviens quand vous deviez appeler d'une cabine téléphonique pour prévenir votre absence en cours ou simplement quand vous vous amusiez à sonner aux portes avant de courir comme des débiles. "Mike c'est le type avec qui tu étais quand nous étions au lycée ?" Cet homme pour qui elle t'a quitté. Cet homme qui s'en le vouloir t'a poussé à t'enfuir. Il était dur de voir la femme que tu aimais avec un autre. Même-si tu ne pouvais que la comprendre. Tu n'étais pas un homme comme il faut, tu l'as traité comme une moins que rien. Refusant qu'on puisse te voir en public avec elle. "De mon côté, je vais bientôt apprendre les bonheurs de la paternité." Comme pour le sparadrap ou moins ça sera fait. Le ventre de ta copine grossissant de jour en jour, tu préfères être franc. "Ce n'est pas trop compliqué d'être un parent différent de ceux qui nous élever?" C'est ta plus grande peur. Tu ignores si tu vas pouvoir devenir un bon père. Si tu vas pouvoir lui apprendre la vie et l'amour. Vas-tu aimer ce bébé Vas-tu le trouver beau ? Tu n'arrives pas à t'imaginer père de famille et pourtant, dans quelques semaines cela sera le cas. Tu en as peur!

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« C'est certains, enfin quand il sera en âge d'avoir un téléphone, j'imagine déjàà le pire. » Tu lui souriais, tu souriais toujours quand tu parlais de ton fils. Un fils qui vous ressemble beaucoup, il est intelligent et malin mais il n'aime pas les règles et encore moins les suivre. Il a ses propres avis et refuse qu'on le mette dans le moule de société ce qui le rend bagarreur et forcément, tu fini chez la directrice plus souvent qu'il ne le faudrait. Mais comment lui demander d'être parfait alors que tu ne l'es pas ? Alors que tu ne l'as jamais été ? « Ouais, c'est lui. » Tu as l'impression que cela fait une éternité et tu ne comprends toujours pas comment tu as pu supporter tant de temps avec lui avec si peu d'amour. Evidemment, tu es attaché à lui. Evidemment, tu l'apprécies mais tu n'as jamais ressenti ce que tu avais pu ressentir quand tu étais avec Clay. Mais ça, tu ne lui diras pas. Il reprend la parole et tu comprends ce qu'il est en train de te dire. « Félicitation ! » Tu aimerais tellement que cela ne te touche pas, tellement t'en moquer mais pour une raison que tu préfères ignorer, ça te blesses.« Dis-toi que tu as l'avantage de savoir ce qu'il ne faut pas faire. » Tu haussais les épaules avant de reprendre. « On ne s'en sort pas si mal nous après tout. »

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III/ brackendale, British Columbia

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