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 I still care (PV Isley)


Cecilia Nordgren
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Cecilia Nordgren
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pseudo : ITW
pronom irl : Elle
id card : Rose Leslie (La Blatte)
personnage : permanent
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nbre de mots : 800-1000
disponibilités : full / non dispo
trigger warning : tw joués : potentiellement dépression je ne veux pas jouer : usage de drogues
pronom : Elle
âge : 32 ans
statut civil : Célibataire, préférant officiellement prendre du recul, se demandant officieusement si le bonheur n'est pas à portée de mains, et n'osant pas réellement le saisir, de peur d'être trop fragile
orientation : Lesbienne
occupation : Artiste peintre ayant connu un certain succès, atténué depuis, et professeure d'arts visuels à la Quest University Canada.
habitation : Lawson Avenue, une jolie maison avec un studio de peinture aménagé, son jardin secret et sa principale occupation
en vrac : Fumeuse qui essaye d’arrêter mais n’y parvient pas – Aime les grands espaces, qui stimulent son imagination – Cuisinière déplorable, mais marmiton accompli et inspectrice des travaux finis de qualité – Amatrice de lectures en tout genre, y compris scientifiques (qui a dit que les artistes n’étaient que des littéraires patentés ?) – S’essaye à de nombreux logiciels de création numérique, et a dernièrement décidé d’apprendre à coder pour créer un jeu à destination des enfants afin de les sensibiliser à l’art – Sportive amatrice, à l’engouement fluctuant – Redoutable fanatique de jeux de société et (à peu près) bonne perdante - Se teint les cheveux depuis l'adolescence
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· I still care (PV Isley) Dim 21 Mar - 19:39

- I still care -
@Isley Vaughn
. . . . . . . . . . . . . . .

La fumée s’élevait vers le ciel, dessinant des formes volutées, que Cecilia s’amusait à observer, notant les nuances de gris s’effacer dans la grisaille encore plus sombre de cet après-midi froid et humide. Elle tenta de figer dans sa rétine la quiétude de l’ensemble, ce dégradé de teintes similaires, jusqu’au blanc d’un nuage insolent, qui faisait écho au blanc du bout de la cigarette qui se trouvait calé au bout de son bec. Et au milieu, il y avait le rougeoiement du bâton funeste qui se finissait, en silence. Sortant son précieux carnet de la poche de son pardessus, avec un crayon, elle commença à griffonner quelques croquis dessinés à la va-vite, pour ne pas perdre cette vision hors du temps, qui la préservait du bourdonnement du dehors, des conversations des étudiants qui s’attardaient aux abords de l’université, se hélaient, plaisantaient, vivaient. Avec rapidité, ses doigts griffonnèrent sur le papier la perspective descendante, avec ces petites silhouettes qui s’agitaient. C’était paisible. Et gris. Encore. Comme la plupart de ses compositions depuis trois ans, quand le noir ne gagnait pas tout. Impossible de se défaire de cette morosité qui la hantait doucement, que le retour de Julian n’était pas parvenu à entièrement apaiser. A l’image de ce qui se présentait à ses yeux, la Nordgren se laissait envahir vers cette grisaille douce qui s’infiltrait partout, colorant silencieusement ses pensées et le monde autour. Il y avait quelques éclairs de couleurs, bien sûr. Et puis revenait le gris insidieusement, au point qu’elle s’était habituée à sa présence, le cherchant presque pour mieux le saisir. Comme si sa souffrance intérieure et invisible devait être capturée puis lancée sur la toile, afin qu’elle en soit libérée. Enfin, elle arrêta de noircir le papier, alors que la cigarette mourrait doucement, lançant ses derniers feux. D’une main ferme, elle rangea le carnet, puis écrasa la cigarette dans un cendrier, hâtant son décès, avant de s’en retourner dans les couloirs de l’université afin de profiter d’un dernier café. Arrivée à la machine, elle glissa machinalement quelques pièces, que la rosse avala goûlument, sans lui verser son dû. Excédée, elle tambourina sur la bête, ce qui ne produisit qu’un bref grincement. Formidable. Se retournant et hélant une personne qui traversait le couloir et qui lui tournait le dos, elle déclara :

« Excusez-moi, vous n’auriez pas … »

La personne en question se retourna, et en la reconnaissant, Cecilia déglutit légèrement, sa voix ayant baissé de volume alors qu’elle terminait sa phrase :

« … Cinquante centimes à me prêter pour convaincre cette maudite machine de délivrer à une malheureuse en manque de caféine son poison nécessaire ? »

Evidemment. De tous les professeurs, il fallait qu’elle tombe sur Isley. Certes, elle se doutait en prenant ce poste que, tôt ou tard, elle serait confrontée à son ex-compagne. Et elle y était prête, le temps apaisait toutes les blessures disait-on, ou en tout cas, il permettait de regarder la réalité en face, et donc de tourner la page. Cependant, hormis les présentations d’usage à l’ensemble de l’équipe enseignante après son recrutement et les salutations courantes, de loin, elle s’en était tenue là, n’ayant pas envie, au milieu de son quotidien qui ne manquait pas de piment depuis les quatre derniers mois et le retour de Julian, de se retrouver à affronter sa dernière déception amoureuse. Cecilia n’était pas quelqu’un de particulièrement lâche, mais tout un chacun avait ses limites, et en l’occurrence, elle avait retardé le moment. Mais parce qu’elle était une adulte, et quelqu’un qui avait toujours arboré une forme de fierté – sans mauvais jeu de mot – en bandoulière, elle se reprit, et avec une expression amusée, ajouta :

« Tu sais à quel point je suis un monstre quand je suis en manque de café Isley, sauve mes étudiants de mon courroux. »

La familiarité était évidente, et il lui aurait semblé étrange de se comporter en parfaite étrangère ou avec froideur, pas quand elles avaient partagé une année de vie amoureuse, pas quand il y avait eu de la beauté, de la passion, et qu’en dépit de la finitude des choses, demeurait l’affection sincère. Elle n’avait peut-être pas désiré leur rupture, mais n’avait pas non plus adopté une attitude ridicule de rejet. Elle l’avait encaissée, douloureusement, sans chercher à accabler Isley. Parfois, ça ne fonctionnait pas. Et mieux valait le dire plutôt que de rester avec quelqu’un par obligation, par commisération. Cecilia s’était toujours dit qu’elle valait mieux que cela. Alors, la franchise n’avait pas été agréable à subir, mais au moins, il n’y avait pas eu trop de casse. Elles s’étaient arrêtées avant de se faire trop de mal. C’était sans doute pour le mieux. Quant aux regrets … Qui n’en avait pas ? Certainement pas Cecilia. Il y avait de la douceur dans son regard qui enveloppait l’autre femme, avant qu’elle ne demande, une tendre curiosité dans la voix :

« Tu vas bien ? »

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Isley Vaughn
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Isley Vaughn
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nbre de mots : minimum 500 mots, tout dépend de l'inspiration.
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pronom : elle.
âge : (trente-quatre ans) › l'âge qui défile, mais qui ne lui fait plus peur.
statut civil : (en couple) › le coeur battant timidement pour cet homme rencontré il y a seulement quelques mois.
orientation : (pansexuelle) › elle a toujours expliqué qu'elle tombait amoureuse d'une personnalité et non d'un sexe, bien que depuis plusieurs années, ce sont les hommes qui partagent sa vie.
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occupation : (professeur de chimie) › elle travaille à la quest university depuis plusieurs années comme professeur de chimie, une matière dans les sciences qu'elle a toujours adorée, qui l'a toujours fascinée.
habitation : (#213, cheeky road) › une belle maison plain-pied qu'elle a pu s'offrir il y a plusieurs années grâce à son job, habitation qu'elle partage avec sa fille.
en vrac : elle n'a jamais quitté brackendale // professeur de chimie à la quest university depuis plusieurs années, métier qu'elle pratique avec passion // depuis toutes petite et encore maintenant, elle va pêcher tous les dimanches avec son père // elle se balade très souvent à vélo, même quand il fait froid ou qu'il pleut // porte des lunettes pour lire et elle ne le cache pas // même si elle pense beaucoup à la planète et aux animaux, elle reste une vraie mangeuse de viande // elle adore cuisiner.
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· Re: I still care (PV Isley) Ven 26 Mar - 15:05

- i still care -
@cecilia nordgren
. . . . . . . . . . . . . . .

Elle aime son métier, Isley. Elle aime enseigner. Elle aime les collègues et contrairement à d'autres, elle aime ses élèves. Aucun jour ne se ressemble et c'est sans nul doute l'une des choses qui lui plaît le plus, à Isley. Elle arrive toujours - presque - avec le sourire à l'université. Devenir, c'était une évidence pour elle, sans trop savoir pourquoi. Elle a su très tôt, qu'elle voulait devenir prof et encore plus dans le domaine de la chimie. Isley, elle a toujours été très douée en sciences. Ça lui est venu tout naturellement. Elle s'est trouvé une véritable passion pour tout ça et maintenant, elle se sait chanceuse de pouvoir l'enseigner. C'est ce à quoi elle pense actuellement, Isley. Le regard perdu en direction de l'immense baie vitrée de la salle des professeurs, elle est pensive. Son coude appuyé sur la table, son menton s'est logé dans la paume de sa main et elle regarde le paysage qui s'étend devant elle, Isley. Elle n'aurait pas pu rêver mieux, comme espace de travail. La nature qui entoure l'université et même toute la ville de Brackendale, sa ville natale, lui procure apaisement et bien-être. Elle sait que la ville n'est pas des plus grandes. Que beaucoup partent pour Squamish ou même Vancouver, dans l'espoir d'ouvrir leurs opportunités. Mais pour rien au monde, elle ne partirait d'ici, la Vaughn. Brackendale, c'est sa maison. C'est ici qu'elle a grandi et qu'elle compte bien vieillir. C'est petit, cosy. C'est chez elle, ici.

Un léger sourire s'échappe de ses lèvres. Elle pourrait rentrer chez elle, Isley, en attendant de donner son prochain cours. Mais quelque chose la retient ici et elle ne sait pas trop quoi, Isley. Après quelques minutes, elle se redresse la brune. Elle a besoin de bouger, de marcher un peu. Alors c'est ce qu'elle s'empresse de faire, Isley. Elle déambule dans les couleurs de l'université. Des couloirs vides, car les étudiants sont actuellement en cours. Du moins, pour la plupart. Elle marche sans savoir où aller, mais c'est soudainement une voix dans son dos qui l'interpelle qui la fait s'arrêter. Cette voix, cet accent, Isley pourrait reconnaître Cecilia entre mille. Son coeur se serre dans sa poitrine et elle se retourne, posant son regard sur la rousse qui se trouve à hauteur de la machine à café. Elle savait, Isley, que Cecilia faisait maintenant partie du corps enseignant de l'université. Comme elle. Elle avait eu du mal, au début, la brune. Parce que Cecilia, c'était son ex. Une ex qui a toujours énormément compté pour elle, et qu'elle a eu du mal à quitter. Jamais, pourtant, elles n'avaient eu la moindre conversation, se saluant juste de temps à autre ici et là lorsqu'elles se croisaient au loin. Son corps tout entier frissonne et se retourne pour lui faire face. Elle fait quelques pas dans sa direction, remettant une mèche de cheveux en place. — Malheureusement, je n'ai pas de monnaie sur moi. Tout est resté -- dans la salle des prof.  Dit-elle en faisant la moue. Isley, bien que préventive habituellement, n'a jamais la moindre pièce sur elle. Préférant les billets ou encore, utiliser sa carte bancaire. — Mais tu sais, le caf est meilleur dans la salle des profs. Dit-elle avec un léger sourire, l'invitant à la suivre jusque dans ladite salle des professeurs. — Je vais bien, oui. Et toi ?  Ca lui fait bizarre, toutes ces banalités. Elles n'ont jamais vraiment eu l'habitude de tout ça, Cecilia et Isley. Cette situation met la brune quelque peu mal à l'aise, plus qu'elle ne le laisse paraître. — Tu te sens bien, ici ? Enfin -- tu arrives à te familiariser avec l'université ? Lui demande-t-elle alors qu'elles arrivent ensemble dans la salle. — Tiens, le café est juste là, à côté du frigo.
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· Re: I still care (PV Isley) Lun 29 Mar - 19:30

- I still care -
@Isley Vaughn
. . . . . . . . . . . . . . .

« Information notée. »

Cecilia emboîta le pas d’Isley, se disant mentalement que l’occasion était peut-être là de reprendre des relations autres que strictement professionnelles et lointainement cordiales. Pas au sens romantique du terme – elle avait enfin tourné la page, et avait désormais suffisamment d’expérience en matière de relations pour savoir ce qui était stupide, et ce qui ne l’était pas, notamment en termes de santé mentale et de self-care – mais plutôt amical. La présence d’Isley lui manquait, dans sa vie, et maintenant que les plaies avaient cicatrisées, que chacune avait repris le chemin de son existence, il était temps, possible, envisageable, d’établir les bases d’une relation apaisée, et qui retiendrait le meilleur de ce qu’elles avaient partagé, sans l’aspect sentimental. C’était ce qu’elle avait toujours professé, après ses ruptures, et la trentenaire s’enorgueillissait d’avoir généralement de bons rapports avec ses ex-petites amies. Non pas qu’il y en ait eu tant que ça, mais tout de même : elle n’avait jamais compris cette tendance qui consistait absolument à vouloir se détester, lorsque l’on s’était aimé. C’était idiot, de ne conserver que le négatif. Si on avait été avec quelqu’un, c’était qu’au-delà de l’attirance physique, il y avait aussi de l’appréciation pour la personne en elle-même, son caractère, ses manies, ses centres d’intérêt … Bref, l’essence d’une réelle relation, basée sur des fondations durables. Et ces fondations, justement, elles ne disparaissaient pas avec la séparation. La personne demeurait, et on pouvait continuer à l’aimer pour cela, quoique différemment. Certes, la transition n’était pas toujours évidente, surtout quand la rupture n’était pas le fruit d’un commun accord, lorsque la passion s’était fânée et qu’il n’y avait plus de feuilles sur l’arbre de l’amour, seulement des mortes à ramasser et à trier. Parfois, il fallait se laisser de l’espace pour avancer, reconstruire sa vie. Et après venait le moment des retrouvailles. Qui pouvaient cependant être teintées d’une certaine gêne, comme présentement, alors que la conversation commençait par les trivialités ordinaires, sans doute pour se donner du souffle, aussi, être dans une relative sécurité émotionnelle. D’où ce simple :

« Ça va, oui. »

C’était plus ou moins vrai, du reste. Mais parce qu’il valait mieux voir le verre à moitié plein que vide, Cecilia partait du principe que ce n’était pas exactement un mensonge. Ça aurait pu aller mieux, certes. Mais la santé allait, les revenus aussi, un toit sur la tête … Elle ne pouvait pas se plaindre, pas alors que Julian avait réapparu, en plus. Tant pis si ce qui faisait son être profond, son art, paraissait lui échapper, si elle avait l’impression que le monde avait tendance à perdre de son sens, si elle voyait ce dernier en gris plus volontiers qu’en couleurs. Cela s’arrangerait, avec du temps et de la persévérance. Et d’ici là, il fallait juste qu’elle continue à avancer, sans perdre espoir, et qu’elle s’ouvre aussi aux petits émerveillements du quotidien, comme le lui offraient ses élèves, dans leur créativité féconde qui la surprenait souvent, l’inspirait même de temps en temps. Oui, l’université était un réel atout pour elle, dans sa quête de sens, et dans sa quête d’elle-même. Peut-être que les fantômes de ses propres années estudiantines ressurgissaient, de cette période qui l’avait propulsée sur le devant de la scène artistique locale, puis nationale. Elle débordait d’idées et de projets, à l’époque. Puis, cette envie dévorante s’était tarie, et l’inspiration aussi, jusqu’au coup de grâce des trois dernières années. Le réaliser n’était pas agréable, mais offrait une piste d’amélioration. Autant dire que c’était plus que ce qu’elle avait quelques mois auparavant. Pensive, elle acquiesça donc quand Isley, une fois qu’elles furent arrivées dans la salle des profs, lui montra où se trouvait le café, avant de la remercier. Après s’en être servie une généreuse portion, elle répondit, laissant la boisson fumer gentiment dans son récipient :

« J’ai encore des réflexes de mes années étudiantes comme tu as pu le constater … mais hormis ça, oui, la transition s’est faite facilement. Bon, j’ai ma sœur dans ma classe, et je ne sais si c’est elle ou moi que ça gênait le plus au début, mais honnêtement, c’est vraiment intéressant de voir la manière dont elle travaille … Dont tous les étudiants travaillent. Ils m’ont même donné quelques idées, déjà. »

Avec un léger rire, elle conclut :

« C’est comme si je revenais à la case départ, mais avec pas mal d’années en plus, et pas davantage de sagesse. »

Ses lèvres se trempèrent dans le café, et elle en savoura l’arôme, puis commenta :

« Ah. Oui. Je comprends tout de suite mieux ce que tu voulais dire. Je crois que je vais prendre un abonnement à cette salle. Pour le café …

Et pour la compagnie, il paraît qu’elle est plutôt sympathique aussi. »


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· Re: I still care (PV Isley) Jeu 22 Avr - 14:52

- i still care -
@cecilia nordgren
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Après sa rupture avec Cecilia, Isley ne savait pas si un jour ou l’autre, elles se reverraient. Si elles passeraient à nouveau du temps ensemble. Elle était bercée de doutes, car même si c’est elle qui a préféré mettre fin à cette relation, elle savait qu’elle allait lui manquer, la rousse. Et oui, elle lui a manqué Cecilia. Encore aujourd’hui, quand elle se trouve dans les bras de son petit ami, elle lui manque. Mais ça fait bien des années maintenant que leur relation est terminée. Elle était heureuse Isley, avec Cecilia. Mais trop indépendante, trop farouche que pour se s’enfermer dans une relation. Elle sait, qu’elle lui a fait du mal. Qu’elle a pris cette décision pour elles deux sans même lui en parler. Elle ne lui a pas vraiment laissé le choix, dans le fond. Mais Isley, même si Cecilia lui manque, ne regrette pas son choix. Elle a préféré tout arrêter, avant qu’elle ne s’éloigne et ne vienne, peut-être un jour, commettre l’irréparable.

Ça lui fait encore bizarre à la brune de voir son ex-petite amie à l’université, endroit où elle travaille depuis bien des années maintenant. Un lieu qui est le sien et qu’elle apprécie énormément. Contrairement à d’autres professeurs, elle s’y sent bien ici, Is. Elle se souvient encore de ce jour, où son coeur n’a fait qu’un bond lorsque son regard s’est posé sur elle. Et jusqu’à maintenant, elles ne s’étaient pas vraiment parlé. À croire que le destin a décidé d’en faire autrement et de les lier à nouveau, autour d’une tasse de café. Elle ne sait pas trop quoi dire Isley. Elle est mal à l’aise. Chose qui ne lui était jamais arrivée devant Cecilia. Mais les choses sont différentes. Elle se sent presque mal, de l’avoir quittée de la sorte. Tout lui revient en pleine figure et elle ne sait guère comment réagir. Elle rigole cependant légèrement après que Cecilia ait terminé de parler. — Comme quoi, on ne quitte jamais vraiment les études! Mais tu verras, enfin tu l’as déjà remarqué, les élèves sont merveilleux ici. Je comprends d’où l’université tient à réputation. C’est rare, de voir une école avec des élèves aussi bienveillants. Et en plus de ça, talentueux. Dit-elle en esquissant un léger petit sourire. Son regard se pose sur les gestes délicats de la rousse, ne quittant pas des yeux ce qu’elle fait. Son regard s’arrête même sur ses lèvres venant rencontrer la tasse de café pendant quelques secondes. Mais elle reprend bien vite ses esprits. — C’est vrai, la compagnie n’est pas à plaindre. Elle rendre dans son jeu la brune, sourire dessiné sur son visage alors qu’elle passe une main dans ses cheveux. — Et dis-moi .. Qu’est-ce que tu deviens sinon ? T’as fait quoi de beau, avant d’atterrir ici ? Lui demande-t-elle, curieuse d’en savoir un peu plus sur Cecilia depuis leur séparation.
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· Re: I still care (PV Isley) Dim 2 Mai - 18:46

- I still care -
@Isley Vaughn
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« Savourons notre chance, alors. »

Et apprécions le calme de l’instant, à discuter pour la première fois réellement depuis trop longtemps, aurait-elle pu ajouter. Cecilia s’en abstint, préférant se réfugier dans la chaleur du café au bord de ses lèvres, et dans le silence réconfortant de la salle des professeurs vide autour d’elles. Discrètement, elle ne put s’empêcher de détailler Isley, de se demander si telle ou telle fossette était nouvelle ou si elle était déjà à cette place, avant. Quelques souvenirs l’envahirent, datant presque d’un jadis qui ne disait pas son nom, où tout avait essayé d’être différent. L’artiste se demanda brièvement ce qu’il se serait passé, si elles étaient restées ensemble. Est-ce qu’elle aurait pris ce travail, et découvert les joies du travail en couple, en quelque sorte, puisqu’elles auraient été de toute façon dans des départements bien différents ? Est-ce qu’elle n’en aurait pas eu besoin, parce que son inspiration serait revenue, qu’elle aurait réussi, enfin, à peindre des tableaux qui auraient à nouveau fait sa fortune, et sa renommée ? Est-ce qu’elle aurait pu être heureuse ? Ces questions ne trouveraient jamais de réponse. Elle se les était posées, certaines, quand elle était avec Isley, sans oser réellement les prononcer, sentant déjà qu’elles n’avaient pas la même appréhension de l’avenir. Isley semblait vouloir le conjuguer au singulier. Elle-même aurait tellement voulu qu’elle découvre le pluriel. Une ou deux fois, après la séparation, elle avait éprouvé, à sa grande honte, une forme d’amertume, en apprenant par un mot échappé par une connaissance commune que son ancienne compagne avait retrouvé quelqu’un. Elle ne l’avait pas encore fui, lui. Était-ce mal, alors, que d’attendre que l’irréparable se produise, juste pour ne pas comprendre que le problème venait peut-être surtout d’elle ? Parfois, on n’était pas la personne qui donnait envie d’envisager un futur commun. Le savoir, quoiqu’on en dise, n’était jamais agréable. Pourtant, il n’y avait pas le choix. La douleur avait affadi l’attirance, pourtant encore présente – comment aurait-il pu en être autrement ? Le regret n’effaçait pas le physique apprécié ni l’intelligence admirée – et les sentiments s’étaient ternis. Ne restaient donc qu’un mur de souvenirs partagés, et la difficulté à rebâtir un ensemble sain par-dessus, pour passer outre le malaise doucereux qui ne devait pas s’installer.

Arrivait désormais la question fatidique, celle que, dans le cas présent, elle avait aussi envie de poser, et paradoxalement, à laquelle elle n’avait aucune envie de répondre. Avouer à la dernière personne qui vous avait quitté que strictement rien de particulier n’était arrivé depuis la rupture ainsi provoquée avait un côté un peu pathétique. Et pourtant … C’était la triste vérité. Enfin, elle pouvait trouver des détails à évoquer, mais la vérité crue, c’était celle-là : non, elle n’avait pas retrouvé son inspiration, son art périclitait, et pour couronner le tout, elle était toujours célibataire, occupée à courir des chimères, probablement à espérer ce qui n’arriverait pas. Quel tableau ! Vraiment, elle cherchait ce qu’elle pourrait sauver … puis se ravisa. Tant pis. Elle n’avait pas à avoir honte de ses difficultés, ni de leur persistance. Oui, le phénix n’avait pas encore réussi à renaître de ses cendres, mais ce n’était pas grave. Un jour, elle le savait, ce moment arriverait. En attendant, elle menait sa vie comme elle l’entendait, s’investissait timidement dans de nouveaux combats. C’était peu à ses yeux, mais peut-être qu’il était temps qu’elle croit les autres, quand ils lui assuraient que c’était tout de même beaucoup. Alors, elle releva la tête, et déclara avec franchise :

« Pas grand-chose, sincèrement. Enfin … il n’y a pas eu de grands changements depuis … Bref. Toujours peintre, toujours à explorer de nouvelles manières de voir le monde sans les trouver, toujours dans la même maison …

J’essaye d’aider Julian à retourner à la vie normale, et c’est déjà beaucoup. Et j’ai donné un coup de main à sa sœur pour son association, celle pour les femmes battues, à Cheeky Road. Je fais leurs flyers.

Voilà, il n’y a rien de particulier à dire de plus.

Et toi ? »


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