All my friends at the end of the world | @Liora Keohane
La vie continuait son cours, il le fallait bien. Il n’avait pas le choix, Àlvaro, il fallait bien continuer d’avancer, même si le poids des malheurs de la vie était de plus en plus lourd a porter. Il était du genre à se battre Al, à lutter et à se relever. Ça avait toujours été comme ça avec lui, mais c’était d’autant plus dur quand on avait l’impression d’être seul face à une situation atrocement douloureuse. Avec sa femme, c’était compliqué en ce moment. Il était persuadé qu’ils auraient a gagné s’ils se soutenaient, comme ils l’avaient toujours fait. Mais Neva, elle n’avait de cesse de le repousser, si bien qu’il avait l’impression d’être seul le brun et d’en prime, de devoir porter à bout de bras ce qu’il restait de leur couple. Il aimait encore sa femme, Àlvaro, mais la mort de Basil les avait éloignés et continuait de le faire, des mois plus tard. La douleur était encore présente, parfois, c’était à se demander si elle allait finir par partir, ou au moins par s’estomper un peu. Probablement pas, puisque c’était leur enfant qu’ils avaient perdu et qu’il n’y avait sans doute rien de pire au monde que ce genre d’épreuve. Ils l’avaient vraiment voulu ce bébé tous les deux et après de nombreux échecs, de nombreuses douleurs, la grossesse de Neva semblait bien se passer. Elle était presque à terme, une poignée de semaines supplémentaires et ils auraient pu serré leur fils dans leurs bras. Malheureusement, le sort avait décidé de s’abattre sur eux. Elle avait eu un accident Neva et leur bébé n’avait survécu que quelques heures, après une césarienne d’urgence. Ça les avait brisés tous les deux, mais peut-être qu’il avait moins de mal à relativiser qu’elle, après tout lui, il avait cru qu’il allait les perdre tous les deux.

Toute cette situation restait difficile à vivre, si bien qu’au final, le brun, il préférait se concentrer sur son boulot et quand il ne travaillait pas, il essayait de se trouver toutes sortes d’activités pour ne pas avoir à penser à tout ça. Ça faisait trop de mal et bien souvent, le simple fait d’être seul avec sa femme, ça ne faisait qu’accentuer la douleur. C’était étrange dans le fond, de se sentir aussi mal avec quelqu’un qu’on aimait autant. Un des grands mystères de la vie, qu’il n’était pas prêt de résoudre le brun. Il fallait quand même qu’il rentre chez lui une fois sa journée de travail terminé, alors il avait quitté le centre de bien-être, balancé ses affaires dans le coffre de la voiture et puis il était parti avec l’intention de rentrer chez lui, sans vraiment savoir ce qui l’attendait là-bas. Il avait pris l’habitude de prendre le chemin le plus long pour rentrer, mauvais choix pour la planète, mais moyen de retarder un peu l’échéance. Au détour d’une rue, il avait vu une femme avec son vélo, qui semblait en difficulté. Il n’avait pas tardé à la reconnaître. Liora. Il l’évitait depuis quelques temps, probablement depuis la mort de Basil. Pourtant, elle n’y était pour rien et elle avait essayé d’aider la brune. Il en avait bien conscience Àlvaro, mais c’était plus fort que lui. En ce moment, il avait tendance à fuir toutes les personnes qu’il connaissait ayant des enfants. Un comportement probablement idiot de sa part, mais il y avait une jalousie qu’il ne contrôlait pas derrière tout ça. C’était injuste de sa part, personne n’était responsable des malheurs qu’il rencontrait avec sa femme. Mais il avait besoin de temps le brun. « Hey ... » Il lança à l’adresse de Liora, un peu timidement, se sentant tout de même honteux par son comportement des dernières semaines. Il n’assumait qu’à moitié ses choix, de toute façon, il était paumé. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Tu as besoin d’aide ? » Il lui demanda, prêt à l’aider si elle en avait besoin. C’était bien la moindre des choses qu’il pouvait faire après tout. Ce serait quand même bien lâche de sa part, s’il avait tracé la route sans se soucier d’elle, alors que la nuit n’allait pas tarder à tomber. Il n’avait pas assuré ces derniers temps, parce qu’il ne savait pas comment agir et dans le fond, personne ne devait savoir quel était la meilleur façon de se comporter avec le reste du monde, quand on venait de perdre son bébé.