Tu ne travaillais pas aujourd’hui et en ayant regardé la météo hier soir, tu savais que tu pouvais t’occuper de ton jardin dans la journée, c’était pour toi un grand plaisir de le faire et il faut dire que tu as la main bien verte. Enfin, hier tu n’avais pas veillé trop tard. Tu as juste pris ton temps pour lire un peu et ensuite après une bonne douche, tu t’es couché, tu t’es endormi en câlinant ton chien loup qui a pris pour habitude de dormir dans le lit.
Et puis ce matin après avoir pris un petit déjeuner bien copieux, tu es parti te promener dans la forêt en compagnie d’Eros. Tu étais le plus clair de ton temps avec ce chien quand tu ne travailles pas. Si c’était ta boutique, tu le prendrais avec toi sans hésiter mais ce n’était pas le cas.

Après ta balade en forêt, tu es parti au marché, d’abord pour le terreau et les fleurs et puis par la suite pour faire quelques petites courses. Tu n’avais presque plus rien dans le frigo et aussi de la nourriture pour le chien. Tu as été au marché, parce que tu avais très envie de manger des produits frais, d’ailleurs, tu n’es pas une grande fan des supermarchés et trouve que la qualité de leur produits se laisse désirer. Tu as fait un tour chez le boucher et puis chez le vendeur de légumes et fruits. Puis une fois que tu as fini tes emplettes, tu es rentré à la maison. Toujours avec cette bonne humeur, tu l’étais bien plus que ses trois dernières années où tu as du te reconstruire. Il faut dire qu’entre la disparition de ton frère et découvrir que ton ex se foutait de toi, tu as dû digérer beaucoup de choses, heureusement tu as eu l’idée d’adopter ton chien loup, celui t”a beaucoup aidé au quotidien. Car il est vrai que durant ses trois dernières années, tu t’es senti assez seule par moment.  Enfin ton frère était bel et bien vivant, tu étais heureuse qu’il soit de retour mais tu t’imagine bien qu’il a pu vivre des horreurs et tu aurais aimé que tu ne vive pas tout ça.

Une fois que tu as fini de ranger tes courses, tu es allé devant ta maison, le premier endroit où tu souhaites mettre des fleurs. Tu étais totalement concentrée dans ta tâche lorsque deux pieds se sont posés de l’autre côté du trou que tu as fait pour y planter ton premier plant de Osteospermum, il s’agit d’une sorte de marguerite mais allant vers les tons rose foncés. Tu redresses le visage en mettant ta main au-dessus de ton front à cause des rayons de soleil, tu oublie que tu avais du terreau sur tes doigts et tu en as mis plein sur ton front. Tu vois le visage que tu ne reconnais que trop bien et tu souris. Tu te redresses et lui saute à la limite dans les bras, heureuse de le voir débouler ici. Tu entends ton chien grognait mais cela ne t’étonne pas, il ne connaissait pas encore ton frère.

- Bonjour Julian… Ca suffit Eros, va te coucher le chien t'obéit et tu regardes à nouveau en direction de ton frère Excuse-le, il te connaît pas encore et il est très protecteur… Je suis si heureuse de te voir

Il faut dire que durant ses trois dernières années, il t’avait terriblement manqué et avant que tu apprennes qu’il était en vie. Tu ne savais pas si un jour si cette sensation allait finir par s’apaiser un peu. Ton frère est un de tes piliers. Et même si tu faisais bonne figure, même les sourires, tu avais toujours une partie de toi qui avait un grand chagrin. Tu le prends à nouveau  dans tes bras comme pour te rassurer qu’il était bien là et que ce n’était pas un rêve.

- Comment tu vas ?

une visite. | @Jenna Dawley
Il était de retour chez lui depuis plusieurs mois maintenant Julian. Un retour chez lui bien mérité après trois longues années à connaître l’enfer. Il avait cru qu’il ne remettrait jamais les pieds au Canada, qu’il finirait juste par mourir au fond d’une cellule humide et puante, parce qu’on l’aurait oublié ou parce que l’une de ses blessures se seraient infectée et personne n’en aurait rien eu à faire. Parfois, il s’était dit que le plus vite cette tragédie arriverait, mieux ce serait, parce qu’il était épuisé de survivre là-dedans, qu’il ne supportait plus les souffrance qu’on lui infligeait. Parfois, il s’était dit que si on pouvait l’achever une bonne fois pour toutes, ce ne serait pas plus mal, au moins il aurait eu la paix. Mais il avait tenu bon et heureusement, parce que, contre toute attente, on avait fini par le retrouver et par le renvoyer chez lui. Il avait pu retrouver sa famille, ses amis et c’était évidemment un grand soulagement pour lui. Il se sentait rassuré maintenant qu’il était de retour à Brackendale, mais il était souvent rattrapé par les mauvais souvenirs, que ce soit au milieu de la nuit dans un cauchemars ou au beau milieu de la journée, un souvenir qui revenait, incontrôlable, provoqué par son cerveau détraqué, par un bruit ou une odeur lui rappelant cette enfer et souvent, ça se terminait en crise de panique. Syndrome de stress post-traumatique, d’après son psy. Classique avec ce qu’il avait vécu. Pénible à surmonter. Des fois, il en venait même à se demander si ses cauchemars n’étaient pas la réalité et sa vie à Brackendale un songe. C’était compliqué à gérer, mais il faisait de son mieux le blond, il le fallait bien, parce qu’il voulait reprendre sa vie en mains, laisser cette épreuve derrière lui et aller de l’avant.

Il évitait de rester trop longtemps enfermé, cherchant toujours quelque chose à faire pour s’occuper l’esprit et les mains, c’était essentiel pour ne pas replonger dans les mauvais souvenirs. Il travaillait beaucoup, il s’était lancé dans son projet de pub et depuis, il s’occupait de son petit commerce avec beaucoup de soins, y passant sans doute plus de temps qu’il ne le devrait, cherchant toujours de nouvelles choses à ajouter dans ce petit coin. Quand il ne travaillait pas il faisait du sport, il courrait, il faisait de la musculation et puis du yoga suivit de beaucoup de méditation. Tant de choses pour essayer de ne pas penser à tout cet enfer. Aujourd’hui, il avait quitté le pub plus tôt que d’habitude, sans doute parce qu’il n’avait pas de service à faire et qu’il s’était occupé de tout le reste. Il n’avait pas envie de tourner en rond à ne rien faire, alors il avait quitté les lieux, décidant un peu à la dernière minutes d’aller rendre visite à sa sœur. Ils ne l’avaient pas vu pendant trois ans et maintenant, ils devaient s’habituer à le voir débarquer au gré de ses envies et souvent sans prévenir. Un jour il finirait par arriver au mauvais moment et on l’enverrait balader sans doute, mais pour l’instant ce n’était pas arrivé. En arrivant chez Jenna il l’avait trouvée dans le jardin, avec son chien qui n’avait pas tarder à lui aboyer dessus, alors qu’elle venait dans ses bras, étreinte rendue avec un certain manque d’assurance, focalisé sur le chien. « Hey. » Il répondit à sa sœur, sans quitter le chien des yeux, un peu méfiant, vu la taille de la bête. « Tant qu’il n’essaie pas de me bouffer. » Il répondit en regardant le chien s’éloigner pour allé se coucher. De nouveau, il serra sa sœur dans ses bras. Maintenant que la voie était libre, le geste semblait moins risqué. Il avait beau faire un bon mètre quatre-vingt-onze et être assez assez baraqué, s’il chien devait lui sauter dessus, il était certain que la bestiole aurait l’avantage. « Ça va et toi ? » Il répondit à l’adresse de la blonde. Ça allait ouais, globalement en tout cas, parce qu’il y avait toujours une partie de lui qui n’était pas au top. « Je te dérange pas au moins ? » Il demanda, parce qu’elle avait été occupée et qu’il n’avait pas pris le temps de la prévenir. Il n’avait pas envie de la déranger, mais il espérait quand même qu’elle ne le mettrait pas à la porte pour continuer ce qu’elle avait commencé, même si dans le fond, ce serait justifié.

Tu étais heureuse que ton frère vienne te voir et cela même si tu étais sur le point de planter tes premières fleurs dans le jardin. Depuis son retour, tu ne l’avais pas vu tant que ça, il faut dire que si tu n’es pas à la boutique, tu fais autre chose. Tu lui souris, le fait qu’il soit en vie est un miracle à tes yeux même si tu ne peux t’imaginer toutes les horreurs qu’il a pu traverser. Ton chien ne le connaît pas et donc il se montre très méfiant comme avec beaucoup d’étranger qui t’approche; C’est une des raisons qu’il fait que tu aimes ton chien, tu ne te méfie pas assez des autres, il te ramène souvent à l'ordre de ton chien. Mais là c’est ton frère et tu as demandé à ton chien de partir se coucher.

- Te bouffer ? Non, pas du tout. Il est juste méfiant… Il faut qu’il apprenne à te connaître… Au moins, il veille sur moi.

Tu avais ton petit ami avant enfin il n’a jamais voulu vraiment vivre avec toi. Normal dès que tu avais le dos tourné, il allait voir ailleurs. Cela t’a profondément blessé, tu t’en es remise mais tu y penses parfois encore. Tu souris à ton frère à qui tu lui as demandé comment il allait. Tu lui réponds à ton tour.

- Je vais très bien, je suis heureuse que c’est le printemps, je vais pouvoir reprendre le jardinage dans mon jardin… Elle te plait ma maison ? C’est papa qui m’a aidé à la refaire… Bon après y a encore quelques trucs à faire, comme la pièce à l’arrière. Tu remarques que tu t’emballe un peu trop vite alors tu ris. Excuse moi, je parle beaucoup.

Bien sur quand il est arrivé, il a bien vu que tu étais prête à faire du jardinage. Alors, il te demande s’il te dérange. Ta famille ne te dérange jamais, peut être juste ton petit frère qui a pas mal repris ses mauvaises habitudes à la disparition de Julian. Tu en voulais à ton petit frère d’être aussi irresponsable et pour que tu en viennes à en vouloir à  une personne, il t’en faut beaucoup.

- Non, tu ne me dérange pas… Je suis même heureuse de te voir… Tu veux un café ?

Tu te dis que tu as le temps pour faire ton jardin et comme c'est une activité que tu adores faire. Tu aime y prendre du temps et le faire de manière soignée. Lorsqu’il accepte, vous vous dirigez vers la maison en tapotant ta cuisse pour que Eros vous suive. Il entrait donc également et se mettait à sa place. Tu n’aimais pas à l’idée qu’il reste seul dehors. Vous allez dans la cuisine, un lieu où t’aime y traîner.

- Alors Julian comment se passe ton retour ?