les topics communs
spring party | fishing day

Retrouvez l'intrigue en cours ici.
Le deal à ne pas rater :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à -50% (large sélection)
Voir le deal

 i'm here for you now (maude)


Jodie Dawley
in the lane, snow is glistening
in the lane, snow is glistening
Jodie Dawley
lost and insecure
messages : 156
pseudo : sarah.
pronom irl : elle
id card : gemma arterton (tearsflight)
personnage : permanent
multicomptes : delilah c.
i'm here for you now (maude) Af882dd8691c2cf2bf2192cd09b288d8e8e44aee
nbre de mots : 500-1200 environ
code couleur : indianred
disponibilités : juliancecilialunamaude (fb)riley
en attente › temperance, jenna

trigger warning : tw joués : deuil, violences faites aux femmes. je ne veux pas jouer : sexe explicite, inceste.
pronom : she/her
âge : trente-deux ans (15 septembre 1988)
statut civil : célibataire ; une vie sentimentale moins éteinte que ce qu'elle laisse entendre, des résolutions raisonnables qui vacillent à chaque fois qu'elle croise ses yeux clairs et la crainte entêtante de finir par tout gâcher.
orientation : lesbienne discrète mais assumée.
gif : i'm here for you now (maude) Ijam0uJ
occupation : gynécologue obstétricienne à la clinique médicale de Brackendale & bénévole dans une association qui aide les femmes victimes de violence.
habitation : #183 dryden street, en colocation avec Julian
en vrac : Jodie participe à des journées de sensibilisation autour de la contraception et du consentement dans les lycées de la région. › Il y a beaucoup de livres chez elle, certainement trop pour qu’une vie entière suffise à les lire tous. › Jodie boit beaucoup (trop) de café, habitude prise pendant ces longues nuits sans sommeil qui ont rythmé ses études de médecine. › Elle dort toujours dans des draps colorés. Le blanc immaculé lui rappelle trop l’hôpital et ses chambres impersonnelles. › Jodie est végétarienne. › Elle déjeune avec son père chaque dimanche.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
same old story

· i'm here for you now (maude) Sam 10 Avr - 16:22


- i'm here for you now -
@maude dawley
. . . . . . . . . . . . . . .


La vie n’avait aucun sens. Voilà ce que Jodie se répétait en boucle depuis des jours. Des semaines, peut-être, elle avait perdu le fil du temps. La vie n’avait aucun sens puisqu’on pouvait se réveiller un matin et réaliser que tout ce qu’on a construit depuis des années n’existe plus. Disparu. Parti en fumée. Mais a-t-il vraiment existé, au fond ? N’était-ce pas juste une illusion ? La vie n’avait aucun sens puisqu’un matin on existait, là, quelque part sur Terre, et le lendemain on avait disparu. Comme ça, sans prévenir. Comme si nous n’étions rien de plus qu’un papillon qui virevolte devant une fenêtre avant de disparaître et de ne plus jamais revenir. La vie n’avait aucun sens, et pourtant Jodie continuait à se réveiller chaque matin, à avaler son café un peu trop chaud et à se rendre au cabinet, comme tous les jours ou presque depuis près de deux ans. Rien n’avait changé. Ou presque. En apparence, rien ne semblait avoir changé, alors qu’en réalité, tout avait changé sans qu’elle n’ait son mot à dire là-dessus. Il lui avait fallu du temps pour comprendre le sens de ces mots. Ces mots qui lui faisaient si mal, ces mots qu’elle refusait de croire tout en sentant bien que le sol était pourtant en train de s’écrouler sous ses pieds. Syrie. Attaque. Aucun survivant. Jodie savait que cela pouvait arriver. C’était l’un des risques évidents lorsque l’on s’engageait dans l’armée. Mais il y avait une différence entre le savoir et le vivre. Une différence fondamentale que la gynécologue ne parvenait pas à dépasser. Elle se sentait hors du temps, prisonnière d’une boucle terrifiante où plus rien n’avait de sens. Ni les yeux pleins de larmes de Jenna. Ni les poings serrés de James. Ni le silence de votre père. Ni les paroles réconfortantes de Riley. Cela faisait des jours, des semaines qu’elle restait coincée face à l’inconcevable : Julian ne rentrera pas à la maison. Jamais. Du moins c’était ce qu’on leur avait dit. Jodie, elle, avait du mal à y croire. Comment le pouvait-elle ? Il était jeune, en bonne santé, amoureux. Et comme à chaque fois, cette réalisation lui coupait le souffle. Parce qu’il n’y avait pas qu’elle dans l’équation. Pas que son frère et sa sœur non plus. Il y avait Maude aussi. Maude dont elle ne pouvait pas imaginer la détresse. Maude et ce message, reçu deux jours auparavant, qui n’avait aucun sens, lui non plus.

Il avait fallu deux jours à Jodie pour réunir le courage d’aller la voir. Le premier jour, elle avait tenté de se persuader que ce n’était pas vrai. Comment cela pouvait-il l’être ? Comment Julian pouvait-il être à la fois mort et futur père ? Maintenant, elle culpabilisait d’avoir perdu tout ce temps. Le deuxième jour, elle avait fait les cent pas dans son appartement, incapable d’aller travailler, essayant de réfléchir à toutes les hypothèses possibles et imaginables. Et en ce troisième jour elle se tenait, tremblante, devant la porte de la maison qui avait été celle de Maude et de Julian, et qui n’était plus que celle de Maude désormais. Elle hésita encore de longues minutes avant d’abattre son poing fermé sur le bois de la porte, signalant de trois légers coups sa présence. L’attente était insoutenable, lui donnant envie de revenir sur sa décision, rentrer chez elle et préférer répondre à Maude par un message. Seulement Jodie ne pouvait s’y résoudre. Elle ne savait pas si c’était sa conscience professionnelle qui l’avait poussée à se déplacer, parce qu’elle avait l’impression qu’elle devait bien ça à Julian ou simplement parce que Maude méritait qu’elle se déplace. Elle méritait plus qu’un message désolé ou qu’un rendez-vous impersonnel au cabinet. Lorsque la porte s’ouvrit enfin, Jodie en était définitivement persuadée. “Hey,” la salua-t-elle timidement, sentant déjà sa gorge se serrer. “Je suis désolée de ne pas avoir répondu à ton message. J’aurais peut-être dû te prévenir que je passais, aussi.” Jodie déglutit, incertaine de la manière dont elle devait agir. Qu’était-elle censée dire ? Qu’était-elle censée faire ? Personne ne vous prépare jamais à affronter une telle situation. Elle avait déjà accompagné des femmes enceintes qui avaient perdu le père de l’enfant. Mais le père de l’enfant n’avait jamais été son propre frère. “Mais maintenant je suis là.” Et Jodie espérait que Maude comprendrait qu’elle n’était pas seulement là, à cet instant précis, mais qu’elle serait là si elle avait besoin d’elle, qu’elle ait besoin de la gynécologue ou de l’amie, qu’elle était prête à lui tenir la main à chaque étape, quels que soient ses choix. “Si tu le veux bien.” Si elle le voulait bien.

made by rivendell.


Revenir en haut Aller en bas
Maude Dawley
just something that we wanna try
just something that we wanna try
Maude Dawley
lost and insecure
messages : 258
pseudo : still breathing (madalen).
pronom irl : elle.
id card : adelaide kane / ethereal (av), sweet poison (crackship).
personnage : permanent
multicomptes : Iris.
i'm here for you now (maude) TjbEYEw4_o
nbre de mots : 500/1000 environ, parfois plus.
code couleur : #a1799f
disponibilités : indisponible.
trigger warning : tw joués : deuil, dépression, guerre, torture. je ne veux pas jouer : inceste, cruauté animale.
pronom : elle.
âge : trente ans, cap passé avec appréhension.
statut civil : veuve, du moins le croyait-elle. en couple depuis peu avec quelqu'un d'autre, elle essaie de refaire sa vie.
orientation : bisexuelle.
occupation : animatrice pour la radio locale.
habitation : maison 324, lawson avenue.
en vrac : julian (1) -- isley & dinah (ec) -- cecilia -- jodie.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
same old story

· Re: i'm here for you now (maude) Dim 18 Avr - 10:56

- I'm here for you now -
@jodie dawley
. . . . . . . . . . . . . . .

Elle n’est plus qu’une masse informe de douleur. Qu’un amas de souffrance. Qu’une véritable épave. C’est cela, le mot. Celui qui la décrit avec le plus d’exactitude. Une épave. Elle ne voit pas comment elle pourrait être mieux que ça, Maude. Elle ne voit pas comment elle pourrait se définir autrement. Elle va mal, très mal – elle s’effondre, elle tombe en ruine. Comme un bateau, qui sombre, dans l’eau. Comme une foutue épave. Elle aussi, elle sombre, dans l’océan de ses peines et ses maux. Sans réussir à se raccrocher à quoi que ce soit, sans réussir à attraper la bouée de sauvetage pour ne pas couler. Il y en a peut-être pourtant bien une, de bouée. Cela, elle l’a appris il y a peu. C’est tellement récent qu’elle a du mal à vraiment le comprendre, à vraiment l’accepter. Elle ne l’attendait pas, elle ne l’attendait plus. Avec Julian, l’envie, l’espoir, étaient partis. Sans lui, elle ne voulait plus. Sans lui, ça ne fait plus aucun sens. Sans lui, elle ne voit pas comment est-ce qu’elle est censée faire. Et pourtant, voilà : elle est enceinte. Elle attend son enfant, alors que lui n’est plus. Alors qu’il ne sera pas là pour le voir. Alors qu’il ne sera pas à ses côtés, quand sera venu le moment de donner la vie. Elle n’est pas sûre d’être assez forte, Maude, sans lui. Elle n’est pas sûre de pouvoir y arriver, pas sûre de se relever. Pas sûre d’être assez forte pour un bébé. Elle a tendance, depuis la mort de Julian, à tout voir en noir. A se laisser sombrer. Parce que c’est plus simple, parce qu’elle n’a pas la force pour quoi que ce soit, pas l’envie. Alors oui, elle croit bien qu’elle en est une, d’épave. Le deuil n’a jamais été quelque chose de facile à vivre.

Il lui faudra du temps pour réapprendre à vivre sans lui. Du temps pour l’accepter. Encore plus pour avancer. Elle n’est pas sûre de pouvoir un jour le faire, ça, avancer. Tourner la page. Un monde sans Julian, ça lui paraît impossible, fade, douloureux. C’est avec lui qu’elle voulait faire sa vie, ils avaient des projets – sans lui, ils n’ont plus d’intérêt. Mais maintenant, il y a ce bout de vie, ce bébé futur, qui pousse dans son ventre. C’est réel. Et parce que ça l’est, parce qu’elle l’a bien intégré à présent, elle l’a annoncé, aux autres. A ses proches. A ceux de Julian. Elle n’est pourtant pas si heureuse de cette nouvelle, Maude, et elle se déteste pour ça. Elle devrait se réjouir un peu, peut-être, voir un peu de lumière dans les ténèbres. Mais c’est plus compliqué que c’en a l’air. Elle a appréhendé, quand elle l’a dit aux autres. Mais finalement, ça allait. Il y a juste Jodie, qui n’a pas répondu. Elle ne lui en a pas voulu, pourtant. Elle s’est demandé ce que ça voulait dire, elle s’est inquiétée – parce qu’après tout, elle n’est pas la seule personne à souffrir de la mort de Julian. Mais finalement, elle est vite retombée dans ses propres maux. A ne pas quitter la maison, à ne pas vraiment quitter le lit, à moins que son frère, sa sœur ou Isley ne vienne pour l’en tirer. Elle est dans un sale état, Maude, et pourtant, il faudrait qu’elle commence à prendre un peu plus soin d’elle, parce qu’elle attend un futur enfant, maintenant. Elle serait sans doute restée encore dans son lit, toute la journée, si l’on n’avait pas frappé à la porte de la maison. Et elle aurait pu faire comme si elle n’était pas là, faire les mortes, pour ne pas qu’on vienne l’embêter. Mais elle n’aurait pas voulu inquiéter davantage les siens, Maude – alors elle fait un effort, à chaque fois. Voilà pourquoi elle se lève, remettant vaguement ses cheveux en place, tout en se doutant que ça n’y changera rien. Elle a mauvaise mine, mauvaise allure, elle se néglige, ne cherche plus à se maquiller, bien s’apprêter – probablement comme n’importe qui, dans cette situation. Elle va ouvrir la porte, sans trop traîner, pour ne pas que la personne la croie vraiment absente. Et c’est là qu’elle se retrouve, face à Jodie. « Hey. » lui répond-elle, de la même façon qu’elle, ne sachant trop sur quel pied danser. « Non, c’est rien, t’en fais pas. » s’empresse-t-elle de lui répondre. Il n’y avait aucune rancœur de son côté. Elle est probablement, pour ça, bien trop paumée. Bien trop engloutie dans son malheur, dans son mal-être. Elle n’est pourtant pas la seule à pleurer Julian, Maude, elle devrait peut-être se reprendre, comme les autres, comme Jodie. Elle se demande quand même pourquoi elle n’a pas répondu, si ça lui a fait un choc, à elle aussi. Cette grossesse est perturbante, parce qu’elle ne respecte pas l’ordre établi. Parce que Julian n’est plus. Mais Jodie, elle lui dit qu’elle est là, maintenant. Elle ne sait pas trop comment l’interpréter, mais elle essaie quand même d’esquisser un sourire, très léger, très faible, mais un sourire quand même. « Merci d’être là. » Elle est venue en personne, Jodie. Elle aurait pu juste lui répondre par sms, mais elle est là, vraiment là. Et ça la touche, mine de rien. « Bien sûr que je le veux. » Peut-être qu’elle n’est pas au top de la forme en ce moment, qu’elle se laisse beaucoup trop aller, mais elle veut bien de sa présence. Toujours. Julian n’est plus, mais leurs deux familles resteront liées. Et ça compte tellement pour Maude. Alors oui, ça la touche. « Tu veux entrer ? » Dans le fond, elle espère qu’elle dira oui. Elle n’a pas envie de la laisser là, dehors, sur le pas de la porte. Et puis, il fait froid – elle frissonne, Maude. Elles seront mieux à l’intérieur, pour discuter. Discuter, c’est peut-être surtout parler de ce bébé. De tout ce que ça va impliquer.
made by rivendell.


Revenir en haut Aller en bas
Jodie Dawley
in the lane, snow is glistening
in the lane, snow is glistening
Jodie Dawley
lost and insecure
messages : 156
pseudo : sarah.
pronom irl : elle
id card : gemma arterton (tearsflight)
personnage : permanent
multicomptes : delilah c.
i'm here for you now (maude) Af882dd8691c2cf2bf2192cd09b288d8e8e44aee
nbre de mots : 500-1200 environ
code couleur : indianred
disponibilités : juliancecilialunamaude (fb)riley
en attente › temperance, jenna

trigger warning : tw joués : deuil, violences faites aux femmes. je ne veux pas jouer : sexe explicite, inceste.
pronom : she/her
âge : trente-deux ans (15 septembre 1988)
statut civil : célibataire ; une vie sentimentale moins éteinte que ce qu'elle laisse entendre, des résolutions raisonnables qui vacillent à chaque fois qu'elle croise ses yeux clairs et la crainte entêtante de finir par tout gâcher.
orientation : lesbienne discrète mais assumée.
gif : i'm here for you now (maude) Ijam0uJ
occupation : gynécologue obstétricienne à la clinique médicale de Brackendale & bénévole dans une association qui aide les femmes victimes de violence.
habitation : #183 dryden street, en colocation avec Julian
en vrac : Jodie participe à des journées de sensibilisation autour de la contraception et du consentement dans les lycées de la région. › Il y a beaucoup de livres chez elle, certainement trop pour qu’une vie entière suffise à les lire tous. › Jodie boit beaucoup (trop) de café, habitude prise pendant ces longues nuits sans sommeil qui ont rythmé ses études de médecine. › Elle dort toujours dans des draps colorés. Le blanc immaculé lui rappelle trop l’hôpital et ses chambres impersonnelles. › Jodie est végétarienne. › Elle déjeune avec son père chaque dimanche.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
same old story

· Re: i'm here for you now (maude) Mar 20 Avr - 22:46


- i'm here for you now -
@maude dawley
. . . . . . . . . . . . . . .


Pourquoi Jodie n’avait-elle pas répondu à Maude plus tôt ? Pourquoi avait-elle mis plusieurs jours avant de se manifester ? Pourquoi, du jour au lendemain, avait-elle ressenti le besoin de se déplacer plutôt que de lui répondre par message ? Autant de questions auxquelles elle n’avait pas de réponse claire. Elle ne cherchait pas non plus vraiment à y apporter de réponse, à vrai dire. Ces derniers temps, la gynécologue avait enclenché le mode survie, son cerveau se concentrant sur ses fonctions vitales et évitant autant que possible de se perdre dans des élucubrations existentielles. Elle se levait chaque matin en se fixant comme objectif de survivre à la journée qui débutait. Et chaque soir, elle se rendait compte, surprise, qu’elle y était parvenue. Ce matin-là, elle avait senti que quelque chose avait changé. Elle ne pouvait plus ne penser qu’à elle. Elle avait ressenti le besoin irrépressible d’aller voir Maude. Un besoin qu’elle ne pouvait plus ignorer. Alors elle avait agi en conséquence. Toujours en essayant de ne pas trop réfléchir. Et elle était là, un peu tremblante, devant la porte de la maison de son frère. La maison de Maude uniquement, désormais.

Lorsque la porte s’ouvrit et que Jodie aperçut le visage creusé de sa belle-soeur - parce qu’elle restait sa belle-soeur, malgré tout - elle eut l’impression de recevoir un violent coup à l’abdomen. Le souffle court, elle laissa errer son regard sur ses yeux cernés et ses traits tirés. Elle aurait dû s’y attendre. Evidemment, Maude avait mauvaise mine. Comment pouvait-il en être autrement ? Elle essaya de se reprendre au plus vite et de ne pas laisser son trouble se lire sur son visage. Elles se saluent dans une hésitation palpable. Comme si elles ne savaient plus comment faire. Maude la remercia d’être là, et Jodie ne put s’empêcher de baisser les yeux. Certes, elle était là, maintenant, mais cela ne rattrapait pas son absence et son silence de ces derniers jours. La gynécologue s’en voulait pour ça, même si elle n’en parlerait certainement pas à sa belle-sœur, parce que pour le moment, le plus important c’était elle. “C’est normal,” murmura-t-elle en relevant doucement son visage vers Maude, qui lui confirmait qu’elle acceptait sa présence, qu’elle voulait bien qu’elle soit là, avec elle, et ça soulageait un petit peu sa conscience. Elle n’avait pas tout gâché, elle pouvait encore se rattraper.

Maude lui proposa d’entrer, et Jodie s’empressa d’accepter. Elle la suivit à l’intérieur, et lorsque la porte se referma derrière elle, elle frissonna. Cette maison avait été celle de son frère et de sa femme. Aujourd’hui, elle n’était plus que celle de Maude. Julian n’en passerait plus jamais la porte, et cette pensée lui donna le tournis. Elle tenta de masquer son malaise du mieux qu’elle le pouvait. Elle ne voulait pas inquiéter Maude, pas accentuer sa propre tristesse, elle avait certainement bien d’autres choses à penser. Jodie prit quelques secondes pour essayer de réguler sa respiration. Inspire. Expire. Elle se retourna ensuite vers Maud et planta son regard, qu’elle espérait le plus doux possible, dans le sien. “Je suis là en tant qu’amie.” Jodie fut soulagée en remarquant que sa voix ne tremblait pas, malgré les battements erratiques de son cœur. “Je peux aussi être là en tant que gynécologue, si tu en as besoin.” La jeune femme marqua une pause, pour laisser à Maude le temps d’assimiler ce qu’elle lui disait et ce que cela impliquait. Elle n’avait aucune idée de l’état d’esprit dans lequel sa belle-sœur pouvait être actuellement. Elle ne pouvait pas imaginer ce qu’elle ressentait. Être veuve et enceinte, ce n’était pas dans l’ordre des choses. Comment était-elle censée faire son deuil tout en menant à bien sa grossesse ? Aurait-elle la force de donner naissance à cet enfant qui ne connaitrait jamais son père ? Jodie avait déjà accompagné des patientes qui vivaient des situations similaires, mais c’était une toute autre réalité à appréhender lorsqu’elle connaissait aussi intimement les futurs parents. “Tu n’es pas obligée de m’en parler, mais si tu en as besoin, je suis là. Maintenant, plus tard ou jamais. Je serai là pour toi.” En parlant, Jodie avait saisi les mains de Maude et les pressa avec douceur. Ce n’était pas un geste habituel entre elles. Elles n’avaient jamais été particulièrement proches, elles s’appréciaient, se croisaient régulièrement mais n’avaient jamais pris le temps de parler, vraiment parler, d’apprendre à se connaître. Seulement maintenant que Julian n’était plus là, Jodie ne pouvait se résoudre à tourner le dos à sa femme. Elle ne savait pas très bien si elle agissait ainsi pour Maude, pour Julian ou pour elle-même, mais elle avait décidé de ne pas trop y réfléchir et de simplement suivre son instinct.

made by rivendell.


Revenir en haut Aller en bas
Maude Dawley
just something that we wanna try
just something that we wanna try
Maude Dawley
lost and insecure
messages : 258
pseudo : still breathing (madalen).
pronom irl : elle.
id card : adelaide kane / ethereal (av), sweet poison (crackship).
personnage : permanent
multicomptes : Iris.
i'm here for you now (maude) TjbEYEw4_o
nbre de mots : 500/1000 environ, parfois plus.
code couleur : #a1799f
disponibilités : indisponible.
trigger warning : tw joués : deuil, dépression, guerre, torture. je ne veux pas jouer : inceste, cruauté animale.
pronom : elle.
âge : trente ans, cap passé avec appréhension.
statut civil : veuve, du moins le croyait-elle. en couple depuis peu avec quelqu'un d'autre, elle essaie de refaire sa vie.
orientation : bisexuelle.
occupation : animatrice pour la radio locale.
habitation : maison 324, lawson avenue.
en vrac : julian (1) -- isley & dinah (ec) -- cecilia -- jodie.
présentation : présentation
fiche de liens : fiche de liens
same old story

· Re: i'm here for you now (maude) Mar 4 Mai - 22:00

- I'm here for you now -
@jodie dawley
. . . . . . . . . . . . . . .

Jamais, au grand jamais, elle ne s’était préparée à cette éventualité. Ou plutôt si, elle l’avait fait. Croyait l’avoir fait. Elle avait conscience des risques, elle avait conscience du fait que Julian risquait sa peau tous les jours, pour son pays. Elle avait conscience, qu’il ne serait pas toujours là, pas beaucoup là, à Brackendale, avec elle. Elle savait tout cela, Maude, quand elle avait commencé à le fréquenter. Mais à ce moment-là, c’était difficile d’imaginer le pire – pas quand elle irradiait de bonheur, pas quand il était là, auprès d’elle. Quand Julian revenait, elle en profitait, simplement. Elle profitait de chaque seconde, chaque minute – elle chérissait chaque instant, qu’ils partageaient. Et puis, quand il repartait, elle était toujours prise de cette espèce de blues. Systématiquement. D’autres n’auraient peut-être pas pu accepter de vivre ce genre d’histoire, en grande partie à distance – mais elle, elle n’avait pas fui. Elle, elle n’avait pas pu renoncer à lui. Elle ne pouvait pas, parce qu’elle avait eu, très tôt, cette impression qu’il était le bon. L’âme-sœur. Quelque chose, dans le genre – aussi niais que cela puisse paraître. Le genre de rencontre, en tout cas, qu’on ne faisait qu’une fois dans sa vie. Elle y croyait, malgré elle, Maude. Parce qu’ils étaient heureux. Parce qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. Parce qu’ils se comprenaient, parce que ça matchait, parce que c’était si simple et naturel. Depuis le premier jour – celui où ils s’étaient rencontrés, au mariage d’amis communs. Depuis le premier jour, où ils s’étaient retrouvés assis à la même table et avaient commencé à échanger, à discuter, puis très vite, à rire. C’était ainsi que le feeling était né. Et Maude, elle croit que contre ça, on ne peut rien. Elle, elle n’a rien pu, elle n’a même pas voulu essayer, en tout cas.

C’était lui qu’elle voulait.
C’est lui qu’elle a eu.
Puis il est parti.

Elle est inconsolable, Maude. Probablement comme les autres, comme ses frères et ses sœurs, son père, ses amis. Comme tous ceux qui l’ont connu. Julian, il était quelqu’un de bien. Julian, il était apprécié de tous. Mais Julian n’est plus, et Maude, ça l’achève chaque jour un peu plus. A ce point précis de sa vie, le bébé qui pousse dans son ventre ne lui apparaît pas comme une raison suffisante pour continuer, s’accrocher. Elle a des pensées tristes plein la tête, plein le cœur, et le deuil la terrasse véritablement – heureusement peut-être, elle est suivie, Maude. Suivie par un psy. C’est déjà mieux que rien, c’est quand même une envie d’aller mieux, une envie d’être accompagnée, parce qu’elle sait qu’elle en a besoin. Le chemin sera long, et elle, elle croit qu’elle ne sortira jamais du tunnel – parce qu’à ce jour, une vie sans Julian lui paraît tout simplement impossible. Mais peut-être qu’un jour, ça ira mieux. Peut-être qu’un jour, elle arrivera à passer à autre chose. En attendant, c’est difficile. En attendant, elle a l’air très mal en point, sans doute, quand elle ouvre la porte à sa belle-sœur. A ce stade, elle n’a même plus le courage de faire le moindre effort pour faire bonne figure, face à qui que ce soit – l’idée ne lui viendrait même pas, elle a tendance à oublier à quoi elle ressemble, complètement. Elle finit par reculer pour laisser entrer Jodie, à l’intérieur de la maison, avant de bien vite refermer la porte. Seule à seule avec sa belle-sœur, elle ne sait pas trop que dire – c’est comme si elle avait tout oublié, Maude. Comment parler aux autres, comment se comporter en société. Comment faire la conversation. Heureusement, Jodie reprend elle-même la parole. Elle lui dit qu’elle est là en tant qu’amie. Puis elle complète, ajoutant qu’elle peut l’être aussi en tant que gynécologue. Bien sûr. Elle n’y avait même pas pensé. « Ah oui, ça. » qu’elle lâche, le regard un peu dans le vide. Ils sont un peu cruels, ces mots. Ce ça, qui réduit tant les choses. Ils ne renvoient pas à l’activité de Jodie, cependant. Ils renvoient à ce petit bout de vie qui a élu domicile dans son ventre. Ah oui, ça. Comme si elle avait déjà oublié, alors même que Jodie a immédiatement évoqué le fait qu’elle n’ait pas répondu à son sms – sms dans lequel, elle annonçait justement sa grossesse. L’annoncer, quelque part, c’était déjà l’accepter. Mais peut-être plus par dépit. Peut-être parce qu’elle se sent déjà bien trop faible et fragile, pour songer à endurer, en plus, un avortement. Ah oui, ça. C’est cruel, peut-être – mais dans le gouffre profond où elle est coincée, elle n’arrive pas à voir cette grossesse comme un heureux événement. Elle en rêvait quand Julian était là, mais il ne l’est plus, alors ça ne fait plus aucun sens. « Merci, c’est gentil. » A croire qu’elle a fini par retrouver ses esprits, Maude. Quittant ses sombres pensées, à propos de ce bout de bébé, pour se reconcentrer sur Jodie. Jodie qui lui dit, qu’elle est là, peu importe le moment où elle en a besoin. Ça la touche, au fond. Tellement, qu’elle sent une boule se gorger dans sa gorge – ou se réveiller, grossir un peu plus, parce qu’au fond, elle ne l’a pas vraiment quittée. Elle ne veut pas pleurer. Mais c’est difficile. D’autant plus que Jodie a attrapé ses mains, un geste lourd de sens. Parce que rien ne va plus. Parce que Julian est mort. « Je sais pas quoi faire. » qu’elle finit par avouer. Elle ne sait pas quoi faire, et en même temps, elle sait – alors de fait, elle se sent comme coincée. Coincée dans une vie qui n’a plus de sens, coincée dans un avenir qui en a perdu autant. D’ici quelques mois, elle sera maman. Mais son bébé n’aura pas de deuxième parent. « Ça n’a plus d’sens sans lui. » lâche-t-elle finalement, dans un murmure. Avant que sa voix ne se brise, finalement. Avant que les yeux ne s’humidifient, à nouveau.
made by rivendell.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
lost and insecure
same old story

· Re: i'm here for you now (maude)

Revenir en haut Aller en bas
i'm here for you now (maude)
 Sujets similaires
-
» maude › the night we met.
» (maude x isley)
» (05/05) maude, iris.
» pré-lien de maude dawley
» Maude › heart attacks every night.

long story short. :: 

IV/ there is a glorious sunrise

 :: 

state of grace